Les thèmes proposés en débat
ont été choisis en fonction des défis majeurs
communs qu'ils représentent pour l'Europe. Il s'agit de :
I. Gouvernance démocratique
[Texte
intégral de la thématique]
La question la plus importante est d'adapter les structures
et mécanismes de prise de décision aux enjeux actuels
et futurs qui s'imposent à l'Europe et qui nécessitent
des réponses collectivement et démocratiquement débattues.
La crise de la démocratie représentative dans l'Union
européenne est due à deux facteurs principaux :
- L'inadaptation des mécanismes démocratiques.
Alors que ces dernières décennies, les changements ont
été drastiques dans tous les domaines, nous maintenons
les mêmes structures et mécanismes démocratiques
qu'autrefois. Cela nous a mené aujourd'hui à une situation
de désenchantement généralisé vis-à-vis
des partis et de nos représentants politiques. La méfiance
actuelle a conduit à des situations de blocage total des processus
de prise de décisions politiques
- Un manque de légitimation démocratique des institutions
communautaires. Les institutions- clés, la Commission et le
Conseil, sont clairement non démocratiques, et le Parlement
européen pâtit non seulement de pouvoirs très
limités, mais surtout du manque d'assise populaire dont il
obtiendrait la légitimité.
Le renouveau et l'adaptation de la démocratie
passent nécessairement par une participation et une implication
plus directe des citoyens, créant ainsi une plus grande transparence
et donc plus de confiance pour pouvoir affronter les décisions
indispensables. Quelles sont les conditions qu'il faut réunir
pour y parvenir ?
II. Travail et organisation sociale
[Texte
intégral de la thématique]
Dans les sociétés industrielles, le
travail ou, pour être plus exact sa forme réglementée,
l'emploi, est devenu progressivement et de façon définitive
après la deuxième guerre mondiale, l'unique et exclusif
mécanisme d'organisation sociale. Il structure à la
fois les modes de vie et organise le temps. Non seulement le travail
permet d'obtenir les revenus nécessaires pour s'assurer une
vie décente, se loger, se nourrir, etc. mais il garantit également
l'accès à la sécurité sociale (santé,
chômage, vieillesse) et définit le statut social et l'identité
des personnes qui travaillent.
Il devient de plus en plus évident que le processus
d'expansion économique nécessaire pour pouvoir garantir
un emploi à chaque citoyen - dans les conditions traditionnelles
-, est parvenu à ses limites. C'est pourquoi il est indispensable
de réfléchir et de débattre des mécanismes
alternatifs ou du moins complémentaires pour éviter
un processus croissant de dualisation sociale et de marginalisation
de groupes sociaux toujours plus nombreux, comme on a pu l'observer
ces trente dernières années. Nos représentants
politiques ont, jusqu'à présent, esquivé cet
incontournable débat en s'agrippant à la croissance
économique comme unique remède pour résoudre
cette question.
III. Monde rural et durabilité
[Texte
intégral de la thématique]
L'Europe est composée
de vieilles nations bâties sur des histoires rurales riches
et encore vivantes. Mais elle a beaucoup évolué pour
devenir une des zones les plus riches et les plus denses du monde.
Confrontée aux limites de ses ressources naturelles, elle doit
maintenant relever les défis d'un développement durable.
Par nécessité, l'Europe des villes rejoint l'Europe
des campagnes pour s'interroger sur l'avenir de son territoire, sur
l'usage de ses campagnes, sur leurs fonctions sociales, écologiques,
pédagogiques et sur les liens villes-campagnes.
Le décalage entre les politiques agricoles et environnementales
actuelles et les défis que pose cette Europe de citoyens urbains,
vieillissants et de plus en plus désoeuvrés n'est plus
supportable. Il est urgent de proposer de nouvelles politiques européennes
pour le monde rural, l'alimentation et l'agriculture.
Il est clair enfin, que l'Union Européenne
puisse difficilement devenir un ilôt de prospérité
et de paix dans un monde de misère, de faim, de maladies et
de guerres. Cela nous oblige à définir notre responsabilité
et contribution pour équilibrer les extrêmes contrastes
de richesse et de pauvreté entre le Nord et le Sud, l'Est et
l'Ouest. Et même s'il est clair que l'émigration des
pays pauvres vers les pays riches ne peut être la solution à
cette situation, ce phénomène est d'actualité
et prendra encore plus d'importance à l'avenir. Cela veut dire
que l'émigration est inévitable et nécessaire
en raison du vieillissement croissant des pays industrialisés.
Dès lors, les principales questions sont :
dans quelles conditions vont se développer cette émigration
et l'intégration sociale des nouveaux migrants ? Sous forme
clandestine, comme actuellement, contrôlée par les mafias
et dans des conditions inhumaines, ou d'une façon plus organisée,
contrôlée et humaine ? Et par ailleurs : comment la cohabitation
entre émigrants et autochtones va-t-elle s'établir :
dans la discrimination, la stigmatisation, l'exploitation et la marginalisation
ou par une intégration pacifique et solidaire pour parvenir
à une société multiculturelle enrichie des uns
et des autres par la contribution culturelle de chaque groupe ? Comment
atténuer le choc des civilisations en matière religieuse
et culturelle, notamment ?
Les 4 thèmes exposés abordent tous
la place de l'Europe dans le monde : la construction européenne
peut-elle constituer une référence dans la construction
d'une gouvernance mondiale ? Peut-elle contribuer à donner
à la mondialisation un visage humain ?
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