L’Appel à initiatives de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme (fph), lancé en mai 2002, est à ce jour une des principales offres financières sur laquelle l’Alliance compte pour son développement. Après dix années d’une relation étroite entre l’Alliance et cette fondation privée, l’appel intègre les leçons tirées de cette relation et cherche à offrir un cadre qui réponde mieux aux défis que ce réseau a défini progressivement, ainsi qu’à ses objectifs d’interaction avec la société. Juliette Decoster, responsable de cet appel au siège de la fph à Paris, nous raconte l’expérience de l’évolution de ce programme au cours de l’année et demie qui vient de s’écouler, et nous donne quelques pistes pour sa poursuite.
- Juliette, parle-nous un peu de ton travail et de l’appel à initiatives. Quelles sont les initiatives que vous appuyez en ce moment ? Quels sont les objectifs favorisés ?
Actuellement, on soutient une quarantaine d’initiatives. Nous recevons les propositions d’initiative, les étudions en équipe et décidons collectivement du soutien ou non de celles ci, encourageons la recherche de cofinancements et assurons le suivi et la mise en lien avec les autres initiatives soutenues. Il y a une grande diversité dans les initiatives que ce soit en termes de thématiques de travail (environnement ; socioéconomie ; gouvernance ; éthique et valeurs), de « voies » transversales (géographique, thématique, professionnelle) ou de portée (nationale, continentale ou mondiale).
Quant aux objectifs, on favorise en particulier la capitalisation de l’expérience acquise pendant la première étape de l’Alliance, la valorisation des Cahiers de propositions, la mise en débat de la Charte des Responsabilités Humaines, la synergie entre les différents groupes thématiques, socio-professionnels ou géoculturels et l’ouverture à de nouveaux acteurs. Par ailleurs, la vision stratégique de changement, les processus de création de liens et d’alliances, la réflexion sur la mise en oeuvre des propositions, la gestion collective, la capacité de mobilisation sociale autour du projet et l’existence de cofinancement sont d’autres critères très importants de l’appel à initiative.
- De quelle manière soutient-on la synergie entre les différents groupes ?
On cherche les liens qu’une initiative pourrait avoir avec d’autres, et on favorise le contact et la mise en lien entre les différents acteurs. La question est toujours de savoir comment une initiative s’inscrit dans l’ensemble et comment elle fait sens dans cet ensemble. On peut citer en exemple la rencontre entre mouvements des droits de l’Homme et un réseau international de juristes qui se tiendra dans le cadre du Forum Social Européen au mois de novembre. Mais si elle est fondamentale, l’interaction entre les groupes et les initiatives est une tâche difficile pour tout le monde. La capacité d’accompagnement de notre équipe est limitée et les initiatives en elles-mêmes occupent énormément leurs responsables qui n’ont pas toujours le temps de s’attacher à la "mise en lien". Un premier pas que nous entreprenons est celui de faciliter une visibilité de l’ensemble des informations que nous recevons sur les initiatives en les publiant sur le site web de l’Alliance. Chacun peut ainsi accéder à cette information pour établir des contacts. Cette rubrique a été mise à jour récemment (en français) : elle contient des informations concises et précieuses sur chaque initiative. Il sera prochainement possible pour les porteurs d’initiative de modifier les informations sur leur initiative directement sur le site web.)
- En quoi cet appel aide-t-il à façonner le développement de la nouvelle étape de l’Alliance ?
Certains commencent tout juste à connaître l’Alliance grâce à l’appel. On travaille davantage sur l’idée de « créer des alliances » au pluriel (par exemple, une alliance de producteurs de cinéma indépendant) comme une manière de s’associer et de participer progressivement à l’ensemble. Les partenaires de l’appel à initiatives sont principalement, dans sa première étape, des "alliés" de longue date ( initiatives telles que l’évaluation transversale des propositions ou l’élaboration de la charte de responsabilités). Progressivement, de nouvelles alliances citoyennes, de nouveaux acteurs ont répondu à l’appel, ouvrant ainsi l’éventail des alliances.
Quant au soutien de la Fondation, outre un soutien financier, l’équipe assure un suivi de l’initiative, propose un soutien méthodologique, un appui à la diffusion par voie d’édition et de publication sur le web, une aide à la mise en relation avec d’autres initiatives. Si l’appel à initiatives a évolué au cours de l’année et demie qui vient de s’écouler, il évolue aujourd’hui en fonction des nouvelles orientations de la Fondation.
La fph diffuse la synthèse présentant ses orientations pour cette nouvelle étape 2003-2010. Nous pouvons d’ores et déjà l’envoyer à ceux qui le désirent. On peut également le consulter sur le site web de la fph