Un changement radical et mondial nous est non seulement nécessaire, il constitue la condition-même de la survie de la race humaine. Nulle part cela est-il plus évident que dans la question du climat, qui implique quasiment tous les aspects de nos vies sur la planète Terre : la gouvernance, la socio-économie, l’éthique et nos responsabilités collectives et individuelles. Focus on the Global South, dont le site est référencé par le Groupe de travail « Gouvernance mondiale » a publié après le Sommet des Nations Unies sur le climat qui s’est déroulé à Bali du 3 au 14 décembre dernier, cet article qui met en valeur une des plus vieilles aspirations de l’humanité : la justice.
Bali (Indonésie) - Lors du sommet de Bali des Nations Unies sur le climat, les peuples des organisations sociales et des mouvements du monde entier ont fait entrer dans les salles de négociations et descendre dans les rues la lutte pour la justice sociale, écologique et pour les femmes. [1]
À l’intérieur et à l’extérieur du centre de conventions, les activistes ont réclamé des politiques et des pratiques alternatives qui protègent les moyens d’existence et l’environnement.
Des dizaines d’événements parallèles, de rapports, de protestations impromptues et de conférences de presse ont mis au jour les fausses solutions au changement climatique - telles que la compensation carbone, le commerce du carbone pour les forêts, les agrocombustibles, la libéralisation et la privatisation du commerce poursuivies par les gouvernements, les institutions financières et les entreprises multinationales.
Les communautés affectées, les peuples autochtones, les femmes et les paysans ont appelé à la mise en œuvre de vraies solutions à la crise du climat, solutions qui n’ont pas encore réussi à attirer l’attention de dirigeants politiques. Ces solutions authentiques comprennent :
une consommation réduite ;
d’énormes transferts financiers du Nord vers le Sud basés sur la responsabilité historique et la dette écologique pour que les coûts d’adaptation et d’atténuation soient payés par le redéploiement des budgets militaires, une fiscalité innovatrice et l’annulation de la dette ;
de laisser les combustibles fossiles dans le sol et d’investir dans un rendement énergétique approprié et une énergie sûre, propre et renouvelable sous la maîtrise des communautés ;
une conservation des ressources basée sur les droits qui applique les droits à la terre des peuples autochtones et promeut la souveraineté des peuples en matière d’énergie, de forêts, des sols et de l’eau ;
une agriculture paysanne durable et la souveraineté alimentaire des peuples.
À l’occasion des négociations, les riches pays industrialisés ont mis une pression injustifiable sur les gouvernements du Sud afin de les faire s’engager sur des réductions d’émissions. En même temps, ils ont refusé d’appliquer leurs propres obligations légales et morales de réduire radicalement les émissions et de soutenir les efforts des pays en développement pour réduire leurs émissions et s’adapter aux impacts du climat. Une fois de plus, le monde de la majorité est forcé de payer les excès de la minorité.
Comparé aux résultats des négociations officielles, le grand succès de Bali est l’élan construit pour créer un mouvement divers et mondial pour la justice climatique.
Notre lutte continue, non seulement dans les pourparlers mais sur le terrain et dans les rues - Justice climatique maintenant !
[1] Beaucoup de mouvements sociaux et de groupes qui se sont rassemblés à Bali sont d’accord pour créer une coalition appelée « Justice climatique maintenant ! » pour faciliter les échanges d’informations et la coopération entre eux et avec d’autres groupes, avec pour objectif d’intensifier les actions pour stopper le changement climatique et y répondre. La justice doit être au coeur de l’effort pour faire cesser le changement climatique et ne doit en aucun cas être sacrifiée.
URL : www.alliance21.org/2003/article3289.html
DATE DE PUBLICATION :14 décembre 2007