Paroles d’allié(e)s
De l’Alliance à l’oeconomie

Les travaux de l’Alliance, les conclusions de l’Assemblée mondiale de citoyens, l’Agenda pour le 21e siècle qui en est issu sont mes principales sources d’inspiration. L’Agenda pour le 21e siècle nous imposait une trilogie : faire de la Charte des responsabilités humaines le troisième pilier de la communauté internationale ; engager du local au global une révolution de la gouvernance pour que la gestion de nos sociétés réponde aux besoins du 21e siècle ; transformer nos modes de production et de consommation pour que le développement durable soit autre chose qu’un vœu pieux, une manière de marcher dans la bonne direction mais dans un train qui roule dix fois plus vite dans la direction inverse, pour aller véritablement vers les sociétés durables.

Dans chaque volet de la trilogie, et en particulier dans les deux derniers, les innovations ne manquent pas et je crois que l’Alliance a joué un rôle historique pour les relier entre elles. Ce qui m’a semblé le plus faire défaut est un cadre de pensée renouvelé qui puisse être une référence pour l’action collective. Fidèle à la ligne éthique que nous nous sommes ensemble fixés, n’en jamais rester à l’analyse et à l’énonciation mais oser des propositions, je me suis jeté à l’eau.

Les règles de gestion de la maison commune

Pour la gouvernance, ce fut l’objet du livre La démocratie en miettes, pour une révolution de la gouvernance, publié aussi en espagnol et en chinois. Restait le troisième volet de la trilogie : un nouveau cadre de pensée pour l’économie. Le Pôle de Socio-Economie Solidaire de l’Alliance (PSES) avait réuni beaucoup de réflexions. Il me semblait qu’elles ne suffisaient pas pour proposer une alternative d’ensemble à la pensée dominante.

Je me suis donc jeté à l’eau à partir de 2005, avec une démarche d’explorateur, de défricheur. Les deux textes ci-joints donnent un petit aperçu de cette démarche exploratoire.

Honnêtement, j’ai sué sang et eau, ne disposant que de la période d’été pour remettre l’ouvrage sur le métier. D’autant plus qu’en 2007, l’organisation des secondes rencontres biennales du Forum China-Europa ont coupé mon élan. Mais la crise mondiale fut un aussi un puissant stimulant pour aller jusqu’au bout. Mon fil directeur a été de partir du sens étymologique d’ « oeconomie », "les règles de gestion de la maison commune", pour reconnaître que l’oeconomie est tout simplement une branche de la gouvernance à laquelle il faut appliquer les principes généraux de la gouvernance que j’ai exposés dans La Démocratie en miettes. Le livre Essai sur l’oeconomie a été publié en français en février 2009. Il en existe des extraits en anglais et en espagnol. Voici le chemin pour y accéder.

De l’économie à l’oeconomie : une réforme radicale de la pensée
Pierre Calame
Présentation de l’essai sur l’oeconomie pour le site de l’université d’été du Centre Mendès France, octobre 2009

A la recherche d’un modèle alternatif pour l’économie : journal d’une exploration
Pierre Calame
Conférence de Marseille du 25 septembre 2009 lors des rencontres annuelles AGIR