Aucune ville ne saurait être habitable - c’est-à-dire qu’elle ne saurait être véritablement habitée par de véritables habitants mais seulement occupée par de simples "occupants" - si elle n’est pas capable d’offrir à ceux qui l’habitent une certaine sécurité, physique, psychologique et sociale.
Ce postulat doit être considéré comme l’enjeu fondamental et incontournable de toute réflexion sur les violences urbaines. Sans cela, nous risquons de ne faire, une fois encore, que l’état des lieux de la violence, sans nous positionner comme de véritables acteurs de leur transformation sociale, dans le sens d’une habitabilité nouvelle, d’une hospitabilité, des métropoles.
Nous devons repenser nos villes de manière réellement alternative. Nous ne parviendrons à suivre cette logique qu’en parvenant à refuser les idées reçues sur la violence. Le premier pas est de repenser la ville à partir des gens, certes, mais aussi à partir des questions de violence et de sécurité, en repensant autrement ce qui est "bon" et ce qui est "méchant".
Ce qu’il faut inventer, c’est un mode inédit de sécuriser des villes violentes, sans avoir recours à plus de violence, la sécurité étant une affaire trop sérieuse pour la laisser entre les mains des apologues de la sécurité.
URL : www.alliance21.org/2003/article408.html
DATE DE PUBLICATION :28 novembre 2001