Comment, dans l'Union européenne,
vaincre l'indifférence des pouvoirs politiques, des multinationales
ou de l'opinion publique ?
Cet ouvrage décrit et analyse
les modes d'intervention publique d'un acteur politique injustement
ignoré : les associations. Tout à la fois contre-pouvoir,
école de démocratie et force de proposition, les associations
mettent en place des actions politiques et des communications publiques
qui révèlent l'inventivité de la société
civile. C'est pourquoi, l'étude des associations permet de
remettre en cause des idées reçues comme le déclin
des organisations intermédiaires, l'hégémonie
du marketing politique ou le renouveau de la démocratie directe
via Internet.
Dans une Union européenne
composée de 365 millions d'habitants vivant dans quinze pays
différents, des citoyens organisés collectivement
tentent chaque jour d'instaurer une démocratie participative
venant combler le déficit politique de l'Europe. Le premier
objectif de ce livre est de décrire les moyens utilisés
par les associations de citoyens pour donner naissance à
un espace public européen. Le deuxième est de s'appuyer
sur ces expériences concrètes pour renouveler le débat
théorique sur la démocratie.
Ce livre s'écarte délibérément
du "prêt-à-penser" qui envahit médias
et discours politiques. Il est le fruit d'un travail de recherche
qui, depuis plusieurs années, met en lumière trois
faits intangibles :
L'Union européenne n'est
pas une "société de l'information", mais
une utopie politique en devenir. L'Union européenne est une
aire économique en voie d'unification et un espace juridique
commun, mais c'est surtout un projet flou qui ne s'appuie pas sur
une légitimité populaire forte : un projet démocratique
en quête de sens.
La communication ne se réduit
pas à une activité de persuasion, c'est une relation
sociale complexe qui naît dans l'incompréhension et
meurt dans la communion. En aucun cas, elle ne saurait se résumer
aux recettes proposées par les publicitaires et autres spécialistes
en marketing politique.
Nos pays restent des nations où
l'engagement politique collectif reste très fort. Même
si la participation aux élections diminue, les citoyens continuent
de s'impliquer fortement dans la vie de la cité, phénomène
révélé par la croissance du mouvement associatif.
Pour le dire autrement, l'individualisme n'a pas tué le militantisme.
A partir de ces trois faits, l'auteur
propose une analyse détaillée de la politique "vue
d'en bas" qui offre un regard nouveau sur l'espace public contemporain.
Eric Dacheux est
maître de conférences en sciences de l'information
et de la communication à l'Institut Universitaire Technologique
de Roanne, chercheur au laboratoire Centre National de Recherche
Scientifique "Communication et Politique" où il
dirige l'équipe "Espace public européen"
et membre de l'Université de la vie associative (organisme
géré par l'Université de St Etienne et animé
conjointement par des responsables associatifs et des universitaires).