Hugues Puel : Perspectives pour
le travail
(juillet 2000)
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Avec les bouleversements du chômage de masse
qui accompagnent la mutation technique et économique des
pays industrialisés dans les deux dernières décennies
du XXème siècle et avec la désarticulation
des économies du Tiers monde engendrée par la nouvelle
division internationale du travail, la question de l'emploi et du
travail prend une importance majeure. Elle doit être mise
en perspective à l'aube du XXIème siècle.
Pour fonder des convictions ambitieuses
mais réalistes, cette mise en perspective doit renoncer à
des utopies trop facilement disponibles qui reviennent de façon
récurrente sur le devant de la scène dans les périodes
de montée du sous-emploi comme la séparation complète
du revenu et du travail ou comme l'idée d'une substitution
totale de l'homme par la machine. L'observation des faits et la
connaissance de l'histoire sociale nous orientent vers des positions
moins radicales que certains discours, mais néanmoins fort
ambitieuses et difficiles à mettre en uvre, si l'objectif
est de promouvoir un authentique humanisme du travail...
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1 - Ce qui est en crise,
ce n'est pas le travail, mais nos systèmes de l'emploi. |
Au début des années " quatre-vingt ", on
avait connu le thème de l'allergie au travail qui était
susceptible d'affecter les nouvelles générations.
Les études sociologiques sérieuses ont fait litière
de ce cliché. Lorsque l'environnement du travail est correct,
la rémunération normale par rapport au marché,
lorsque le climat de l'entreprise est sain, on ne constate chez
les nouvelles générations aucune baisse de motivation
au travail par rapport aux anciennes. Ce ne sont là que conversations
de salon ou de café du commerce, sans fondement autre que
des fantasmes ou des faits isolés de leur contexte.
Il faut savoir ce que travail veut
dire. La confusion intellectuelle est ici la règle. En son
sens fondamental, le travail est toute activité de transformation
des rapports des hommes à la nature et des rapports des hommes
entre eux. Avec la complexification de la société,
cette deuxième forme, qui est le travail d'organisation,
est devenue prédominante, car il est évident que c'est
dans le rapport de l'homme à la nature que l'intervention
de la machine et des techniques a été la plus spectaculaire
et que la substitution de l'homme à la machine a été
la plus poussée.
Le travail n'est lui-même
qu'une forme de l'activité humaine. Celle-ci est beaucoup
plus vaste et profonde. En effet en tant qu'être spirituel,
l'homme a une activité immanente de pensée, de réflexion
et de volonté. Il peut aspirer à la contemplation,
à l'activité intellectuelle, esthétique et
spirituelle, sans que cela s'apparente à une quelconque allergie
au travail. L'activité immanente de l'esprit est même
la plus caractéristique de l'humanité : l'homo sapiens
l'emporte sur l'homo faber. Notre civilisation l'a trop oublié.
Une nouvelle culture devrait le promouvoir.
Quand nous parlons aujourd'hui
du travail, nous parlons en fait de l'emploi ; Celui-ci n'est que
la forme relative que prend le travail dans les sociétés
économiques modernes. L'emploi est devenu le système
de l'emploi : avec un droit du travail de nature légale (code
du travail) ou contractuel (conventions collectives). C'est donc
une activité civilisée qui s'exerce dans le cadre
d'institutions : les entreprises à statut commercial ou social,
les administrations publiques, les associations privées.
En cas d'abus, des recours sont possibles. Des organisations de
salariés (les syndicats) veillent au respect des droits des
travailleurs. Des recours de droit sont organisés devant
des tribunaux (par exemple en France la juridiction paritaire des
prud'hommes).
Tout cela ne s'est pas construit
en un jour. Il y a toute une histoire sociale marquée par
des luttes et des rapports de force qui a permis la construction
de cette organisation. Tout cela ne fonctionne pas sans difficulté
et on peut constater sur le terrain bien des abus.: chantage au
licenciement, conditions de travail dangereuses ou malsaines, charge
mentale excessive de certains emplois, non respect des lois et règlements,
discriminations multiples, harcèlement moral ou sexuel. Néanmoins
tout cet environnement juridique de protection du travail a le mérite
d'exister et par le jeu de la démocratie représentative,
il peut être amélioré. Même si les inégalités
sont évidentes à l'intérieur du monde salarié,
ce système permet à la majorité des salariés
des pays industrialisés de bénéficier de conditions
de travail et de rémunération satisfaisantes. Que
beaucoup d'entre eux peinent à découvrir une signification
humaine plus profonde à cette activité ne condamne
pas nécessairement le système salarial lui-même,
mais plaide pour de nombreux aménagements des pratiques,
des institutions et des consciences.
L'Organisation Internationale du
Travail (OIT) qui représente non seulement les Etats, mais
aussi les organisations internationales d'employeurs et de salariés
s'efforce au niveau mondial d'améliorer les choses, d'une
part en informant sur la situation du travail et de l'emploi de
par le monde, d'autre part en faisant signer aux Etats des conventions
visant à améliorer les normes du travail dans les
différents pays membres. Cela va lentement, les moyens de
faire connaître les abus sont largement insuffisants, les
moyens d'exiger l'application font cruellement défaut, mais
l'OIT a elle aussi le mérite d'exister et indique les voies
de l'action lorsque se manifestent celles de la volonté d'engagement.
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2 - Que faire de nos
systèmes de l'emploi ? |
D'abord les construire dans les pays où il
n'y en a pas : mise en place d'une législation sociale, aide
à la formation de syndicats de salariés et d'organisations
d'employeurs, encouragements à la négociation collective,
développement d'aspirations à la démocratie
économique.
Le sous-développement est
sans doute le fait d'une croissance économique insuffisante,
mais nous prenons conscience de plus en plus que c'est d'abord l'inexistence
des institutions et du droit. La communauté internationale
est responsable de cet état des choses. Tant que nombre d'Etats
n'auront pas les moyens en territoire, en organisation, en stabilité,
en capacité d'agir dans les conditions de la paix, un système
de l'emploi ne peut exister. Le travail est alors livré,
comme on peut le constater, à tous les abus de l'exploitation
de ceux qui n'ont plus à vendre que leur force de travail
ou leur propre corps. Les rémunérations demeurent
misérables et, dans les situations extrêmes, ne permettent
même pas la reproduction démographique. La question
est d'abord celle de la constitution de véritables Etats-Nations,
puisque telle est la forme actuelle de participation à l'organisation
internationale des Nations Unies, en attendant l'émergence
de formules nouvelles, correspondant mieux aux aspirations d'une
société civile internationale en voie d'émergence.
La planète se partage aujourd'hui presque 200 Etats, dont
la majorité n'ont pas les moyens d'être de véritables
Etats, donc de mettre en place un véritable système
de l'emploi qui fasse barrage aux formes les plus extrêmes
de l'exploitation du travail.
Nous sommes renvoyés ici
aux réflexions et propositions de l'Alliance pour un monde
pluriel, responsable et solidaire en matière de gouvernance
mondiale.
Pour les pays depuis longtemps
industrialisés et où le travail démocratique
a permis la construction de ces systèmes de l'emploi, que
faire pour les améliorer?
Les années dites de crise
de 1980 à 2000 ont été riches d'enseignements
dont nous devons tirer profit, en particulier ceux des pays de l'Europe
des Quinze. L'Europe sociale existe, non pas dans l'harmonie et
la cohérence, mais dans le volume des masses financières
consacrées à répondre aux problèmes
de protection sociale et dans la richesse d'expérimentation
des politiques sociales, ainsi que dans l'importance des conventions
collectives de travail. Par exemple, face à la montée
du chômage, dont le volume a été multiplié
par 10 entre 1970 et la fin du siècle, les gouvernements
français n'ont pas été inertes. On peut ironiser
sur le nombre extravagant de programmes qui ont été
lancés pendant les deux dernières décennies
du siècle et y voir l'effet d'un tracassin bureaucratique.
On peut aussi y lire l'effort pathétique de gouvernements
pressés par l'opinion pour tenter de répondre à
un mal social aggravé par les choix géopolitiques
de la construction européenne, qu'on les considère
ou pas comme stratégiquement justifiés (les choix
de Maastricht avec la priorité donnée à la
constitution de la monnaie unique plutôt qu'à la promotion
du plein emploi).
Qu'avons nous appris de cet effort
qui n'est pas si dérisoire qu'on le dit parfois ? Quelles
leçons pouvons-nous en tirer ?
Comme nous l'avons vu, le système
de l'emploi a pour principale fonction de protéger ceux qui
sont à l'intérieur, les " in " ou les inclus.
Avec ses protections et ses droits acquis, un système de
l'emploi développé a pour effet de rigidifier la situation.
En période de stagnation ou de faible croissance, il tend
à rendre plus difficile l'entrée de ceux qui n'en
font pas encore partie, les " out " ou exclus. C'est l'effet
de sélectivité du marché du travail, bien connu
des agences pour l'emploi et des associations de défense
des chômeurs. Cela veut dire que des politiques macro-économiques
de croissance et d'expansion sont nécessaires au bon fonctionnement
du système de l'emploi. Cela ne veut pas dire qu'il faut
faire de la croissance à tout va avec n'importe quel contenu
ni qu'il faille transformer toutes les politiques sociales en sous-produit
des politiques de l'emploi, mais cela veut dire que face à
l'ampleur des besoins non satisfaits, les utopies de la croissance
zéro sont à jeter dans les poubelles de l'histoire.
Il faut donc conserver, améliorer
et étendre les systèmes de l'emploi en travaillant
sur ses marges. Beaucoup est à faire dans le rapport entre
le système éducatif et le système de l'emploi.
Des passerelles beaucoup plus nombreuses devraient être lancées.
La formation pendant toute la vie devrait permettre à un
nombre important de salariés de se recycler dans le système
éducatif, tandis que des enseignants en nombre seraient détachés
dans le système productif, apportant leurs idées et
trouvant dans les milieux de la production les voies et moyens de
renouveler leur pédagogie. C'est là une piste pour
tisser des liens entre tous les systèmes partie prenante,
sans ruiner ni la production ni les droits acquis. Le système
domestique bénéficierait de congés parentaux
développés sans que le système productif n'en
souffre et au bénéfice du système de l'emploi.
Les anciens du système de l'emploi aux ressources assurées
par leur retraite à financement collectif ou individuel peuvent
contribuer à la montée d'organisations innovantes
et socialement utiles ou riches de signification pour leurs membres.
Des associations peuvent combiner travail salarié et bénévolat
dans des structures aux ressources d'origines mixtes : services
vendus sur le marché, dons privés et subventions publiques.
A côté d'une économie capitaliste avec ses multinationales
leader sur le marché mondial et leurs innombrables sous-traitants,
se tissent ainsi les réseaux de toute une économie
sociale ou solidaire, poussée par des motivations plus complexes
que l'intérêt matériel et le profit : l'aspiration
démocratique, l'innovation sociale, l'altruisme, la compassion.
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3 - Le système
de l'emploi peut être amélioré, mais ne répondra
pas automatiquement à tous les malaises sociaux. |
Si l'on accepte les perpectives esquissées
plus haut, les engagements possibles pour améliorer nos systèmes
de l'emploi sont multiples. Le champ de la générosité,
de l'idéalisme et de l'utopie demeure largement ouvert. Mais
la logique proposée ne répondra pas à tous
les malaises sociaux.
Quelles que soient les aides et
les adaptations, certains ne peuvent accéder au système
de l'emploi. On ne dira pas trop vite qu'ils sont inemployables.
Pas avant d'avoir écouté leurs itinéraires
et leurs difficultés. Pas avant d'avoir analysé la
nature des offres d'insertion professionnelle qui leur sont faites.
Mais certaines destructions psychiques sont si graves, enracinées
qu'elles sont dans des histoires familiales tragiques, que peu de
place est laissée à l'espérance. Le monde des
prisons révèle tous ces échecs de la socialisation.
Il y a là une réalité irréductible.
On ne peut avoir l'optimisme d'un Victor Hugo pour qui ouvrir une
école, c'était fermer une prison.
Ces échecs de l'humanité
ne sont pourtant pas dépourvus de signification. Ils nous
renvoient à nos propres fragilités, à nos blessures
intimes, aux fractures personnelles et sociales. Elles font partie
de l'humanité dont nous sommes partie. Elles doivent nous
éviter de penser à des systèmes d'organisation
économique qui prétendraient les résoudre.
Si la démarche utopique est une perspective à intégrer
dans notre approche des problèmes du travail, on doit dénoncer
les utopies dangereuses qui nous engagent dans des voies mutilantes
pour l'humanité.
Les projets d'allocation universelle
ou de revenu d'existence sont de ce type. La dissociation complète
du travail et du revenu est une erreur anthropologique majeure.
Un raisonnement à partir de la situation dans de nombreux
pays d'Afrique noire permet de le comprendre.
On connaît la force des réseaux
familiaux de solidarité en Afrique noire. A sa naissance,
le jeune africain est criblé de dettes de reconnaissance
vis à vis de sa famille. Il n'aura pas trop de toute sa vie
pour éteindre cette dette, à supposer que cette extinction
elle-même soit concevable : services, cadeaux, participation
à des fêtes, accueil de frères et de cousins,
prises en charges de membres de la famille en difficulté,
tout est dû, pourvu que les moyens donnés par un poste
de fonctionnaire et de salarié d'une grande entreprise semble
les fournir. Avec la crise économique en Afrique, faire face
à ces multiples formes de la dette fondamentale est d'une
extrême difficulté, voire quasi impossible. Peu nombreux
sont ceux qui parviennent à gérer la situation sans
rompre avec la famille et tomber dans un isolement social redoutable
ou sans crouler sous le poids des service à rendre et des
charges à assumer. L'idéal est évidemment une
gestion de l'entrée en modernité permettant d'assumer
certains devoirs reconnus comme importants pour le maintien du lien
familial, sans se laisser accabler par des obligations disproportionnées
aux ressources. Mais cette difficulté est éclairante
de la nature du lien social. L'instauration sociale de l'individu
ne saurait être l'autonomie complète d'un individu
qui reste un animal social et politique.
La création revendiquée
par beaucoup aujourd'hui d'un revenu d'existence pour tous ou de
allocation universelle peut être inspirée de bons sentiments.
Cependant, elle mettrait l'homme moderne d'une société
économique assez riche pour se doter de ce dispositif social
dans une situation exactement inverse de celle de l'Africain criblé
de dettes, mais encore plus inhumaine. Voilà donc qu'avec
son revenu d'existence le nouveau-né surgit dans la société
comme créditeur d'une allocation qui lui est individuellement
attribuée et qui sans doute le reconnaît socialement,
mais en même temps le libère de tout lien de dette
vis a vis de ses géniteurs et de son entourage familial.
Par le fait même, il ne peut profiter d'une solidarité
qui n'existe plus, puisque la société lui a déjà
donné son dû. Si du fait de la précarité
de l'existence et de malheurs divers, l'allocation universelle et
ses propres ressources ne lui permettent pas de vivre humainement,
il ne peut plus compter sur la famille. Comme chacun de ses membres
ont été également dotés par la société,
il n'y a plus rien à attendre d'elle. Elle a déjà
donné.
Des systèmes sociaux complexes
comme le système de l'emploi avec sa consistance institutionnelle,
mais aussi avec ses limites, sont beaucoup plus à même
de répondre aux jeux complexes du donner, recevoir et rendre
qui constitue la trame des liens sociaux. Il peut s'y affirmer,
non pas de façon automatique et mécanique, mais de
façon consciente, précaire et contingente, c'est-à-dire
humaine, la nécessaire autonomie de l'individu en situation
de modernité. Les liens sociaux sont perpétuellement
à tisser et à retisser dans une société
technique, économique et de plus en plus urbanisée,
en mobilité incessante. On ne peut faire confiance à
un dispositif lourdement bureaucratique, comme l'allocation universelle
ou revenu d'existence, pour répondre à un tel problème.
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4 - Face à une situation
complexe, des réponses plurielles. |
Le travail n'est pas une valeur en voie de disparition.
Sans doute change-t-il. Il n'est plus le travail de la société
rurale traditionnelle. Il n'est plus le travail de la révolution
industrielle. Il ne disparaît pas pour autant. Il prend des
formes nouvelles. Les logiques de la rationalité industrielle
se développent avec l'éventail très ouvert
des techniques de gestion.
Dans les pays développés
le noyau central et majoritaire de la population active relève
encore de formes d'organisation du travail très liées
à l'industrie où à des conceptions de l'Etat
où le fonctionnement des services publics suppose la mise
à disposition de fonctionnaires à statut ou de salariés
proches du fonctionnariat. En même temps se multiplient les
formes atypiques d'emploi (intérim, vacataires, indépendants,
contrats aidés pour des raisons sociales, temps partiels)
qui sans devenir majoritaires dans la population active occupée
représentent une minorité significative (entre un
cinquième et un quart). C'est bien d'une transformation du
système de l'emploi qu'il s'agit. Elle va dans le sens d'un
assouplissement du système de l'emploi affronté à
la montée des services et de la " nouvelle économie
" de l'informatique, de l'information et de l'immatériel.
Elle permet l'adaptation des gestions d'emploi des firmes affrontées
à la mutation économique présente, dont nous
mesurons mal l'ampleur, et dont il n'est pas très éclairant
d'affirmer que c'est la plus importante que l'humanité ait
connue depuis l'âge néolithique.
L'orientation qui se dégage
est celle de multiples expérimentations permettant d'améliorer
les systèmes de l'emploi des différents pays. Elle
ouvre évidemment sur la question très difficile des
mouvements de population dans un monde où les inégalités
de développement et de niveaux de vie sont considérables
et où les structures démographiques sont très
contrastées du fait des rythmes différents au cours
du temps pour l'accès des pays à la transition démographique.
Ces réflexions sont donc à articuler à celles
consacrées aux migrations et à la citoyenneté
multiculturelle. Elles orientent vers la mobilisation des esprits
vers un effort considérable pour réduire les inégalités
de développement à l'échelle mondiale. Cela
ne se fera pas sans des actions volontaristes à tous les
niveaux de la responsabilité politique pour corriger les
effets du marché.
Au plus haut niveau, fixation de
règles du jeu du marché : impôt mondial (de
type taxe Tobin ou autre), organisation monétaire internationale
(par zone ou par monnaie mondiale), organisation du monde par région
avec constitution d'ensemble politiques organisées (de type
Union européenne), souveraineté partagée entre
Etats nations, organisation interne des Etats avec des structures
décentralisées et des pratiques démocratiques
de choix des responsables, pratiques généralisées
d'évaluation des situations et comparaisons des performances
(benchmarking), veille constante sur le système de l'emploi
afin d'en repérer les dysfonctionnements et les exclusions
et adaptation constante des politiques sociales à l'évolution
des malaises sociaux, développement de la vie associative
plus immédiatement sensible aux besoins sans cesse en évolution
dans une société où les techniques ne cessent
de se transformer.
A travers les réformes multiples
et nécessaires de nos systèmes de l'emploi se joue
la question de l'humanisme du travail. C'est cette question là
qui se pose et non celle de la disparition du travail. Elle continue
et continuera à se poser avec les interrogations sur la manière
de promouvoir des organisations économiques et sociales permettant
à tous de s'inscrire dans le mouvement du donner, recevoir
et rendre qui est la logique profonde de l'humanisation de cet être
social et politique qu'est l'homme.
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