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22
juin 2001
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Pour une gestion
juste et durable des sols en Afrique: gérer La rencontre continentale africaine se tient actuellement
a Dar Es Salaam (Tanzanie). Elle reunit une soixantaine de participants
en 3 ateliers: gouvernance, questions economiques et sociales, culture
et valeurs. Le chantier Sols de l'Alliance a prepare une contribution
speciale a cette rencontre, integree au document preparatoire, qui vous
est presentee ci-dessous. Le sol fertile est notre bien commun et ce bien est
en train d'etre dilapide. La terre n'est pas une marchandise. Sa gestion
ne peut etre laissee ni au libre jeu du marche ni au bon vouloir de
ses proprietaires ou de ses occupants. C'est un enjeu public et un defi
majeur de gouvernance. Si le mouvement actuel continue, le patrimoine essentiel
de notre continent, celui qui, au contraire des matieres premieres qui
s'epuisent, assure la prosperite a long terme disparaitra. Deja, sa
rarete croissante, combinee avec l'augmentation de la population, est
devenue une des sources majeures des conflits qui ensanglantent le continent. La terre de l'Afrique est fragile. Au Nord et au Sud,
dans l'Afrique Sahelienne les terres fertiles manquent d'eau et se desertifient.
Au median, dans l'Afrique tropicale et equatoriale, l'eau abonde sur
des sols pauvres qui s'acidifient. Longtemps, les paysans d'Afrique ont su tirer parti
de ces sols fragiles et les proteger pour garantir leur propre survie.
La gestion des droits d'usage de la terre est une des traditions les
plus profondes de la gouvernance africaine. La colonisation a bouleverse
les equilibres traditionnels, concentrant la propriete des terres, imposant
un nouveau droit de propriete, substituant une gestion miniere a la
gestion prudente de la fertilite. Si notre continent ne devient pas une terre de jardiniers competents et avises nous nous condamnons nous-memes. Le savoir ancestral ne suffit plus car les conditions dans lesquelles il etait ont change. Il faut un ** Programme mobilisateur africain pour les sols **, un projet commun qui mobilise les energies, la creativite et les ressources humaines et materielles de tout le continent. Ce sera, conjointement avec l'eau, la premiere application d'une nouvelle gouvernance africaine. Toute solution aux problemes des sols africains passe par une cooperation renouvelee entre les differents niveaux de gouvernance : le territoire local ou se gere l'affectation des sols, l'entretien de leur fertilite a long terme et la repartition des ressources en eau ; le territoire regional, national ou transnational ou se gerent les grands bassins versants, la repartition des populations, la codification des droits fonciers et l'amenagement du territoire ; le continent ou se definissent les principes directeurs et se mobilisent les ressources financieres. Le programme mobilisateur et ses principes directeurs combineront trois exigences : le developpement durable ; la justice sociale ; l'equilibre entre la ville et la campagne. Ces exigences sont interdependantes. Si l'entretien de la fertilite des sols s'accompagne de leur concentration en quelques mains, l'injustice est flagrante et le conflit social inevitable. Si la repartition egalitaire des sols s'accompagne de leur mauvais entretien, la justice sociale d'aujourd'hui prepare le conflit de demain. Le droit de propriete ou la securite d'acces a la terre sont les conditions de son entretien dans une perspective a long terme. Mais ce droit et cette securite s'accompagnent du devoir de cet entretien. Le droit disparait si le devoir n'est pas assume. Il faut donc reunir au niveau de chaque territoire local : les moyens techniques ou intellectuels et le cadre juridique de cooperation permettant a ces devoirs de s'exercer ; les moyens de constat du respect ou non de ces devoirs ; les moyens d'autorite et de justice pour que la terre change de mains si les devoirs ne sont pas assumes. L'entretien des sols et le developpement d'une agriculture durable sont des investissements lourds. Toute suppression du droit d'usage ou de propriete du sol au nom de la justice sociale doit donc s'accompagner d'une garantie de juste indemnite. Un code commun de ces garanties doit etre enonce au niveau du continent. Les conflits d'usage du sol se multiplieront au fur et a mesure que sa rarete s'accroit. Entre culture vivriere et culture de rente, entre agriculture et elevage, entre ville et campagne, c'est au niveau local que ces conflits peuvent etre geres mais dans le cadre des principes directeurs issus de l'experience. Une Assemblee constituante des paysans d'Afrique definira ces principes directeurs apres avoir entendu toutes les parties. La
pression des villes et de leur croissance sur les meilleures terres
est dans certains pays d'Afrique le conflit d'usager le plus grave pour
l'avenir. Plusieurs principes devront etre mis en oeuvre : * l'etablissement
de ceintures vertes d'agriculture periurbaine intensive Pour en savoir plus
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