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31 août 2001
Lors de la rencontre du collège interreligieux de l'alliance, plus de 50 personnes se sont réunies à l'institut œcuménique de Bossey, dans les alentours de Genève, du 20 au 25 août. Elles ont abordé une question centrale " les responsabilités des familles religieuses a l'égard de l'Humanité ".

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La rencontre du collège interreligieux de l'Alliance
par Henri Bauer

Lors de la rencontre du collège interreligieux de l'alliance, plus de 50 personnes se sont réunies à l'institut œcuménique de Bossey, dans les alentours de Genève, du 20 au 25 août. Elles ont abordé une question centrale" les responsabilités des familles religieuses a l'égard de l'Humanité".

L'une des plus grandes richesses tenait à la diversité des participants. D'abord, la pluralité confessionnelle. Ils appartenaient à différentes familles religieuses : Christianisme, Islam, Judaïsme, Bouddhisme, Confucianisme, Hindouisme, Sikhs, Baha'i, Religions traditionnelles, Zoroastriens. Ensuite, à la diversité de situations : ils venaient de pays très différents tels que l'Inde, le Costa Rica, la Chine, l'Italie, l'Indonésie, le Brésil, la Suisse, l'Algérie, la Russie, etc. Ainsi qu'à la diversité de milieux, d'expériences, etc.

La rencontre ne s'est pas déroulée selon la méthode linéale classique, qui veut qu'il y ait quelques sujets de discussions proposés, une discussion centrée sur les sujets préétablis et une approbation finale des textes. Elle s'est déroulée de façon créatrice. Les interventions de Pierre Calame ont apporté beaucoup d'ouverture à la rencontre lui donnant de nouvelles perspectives. Plusieurs processus se sont déployés au cours de la rencontre, la faisant évoluer jour après jour vers des résultats intéressants. Deux d'entre eux sont à remarquer :

Un processus sur le contenu de la rencontre. Les organisateurs avaient proposé 3 thèmes de réflexion : l'interculturalisme, la mondialisation et la paix. Grâce aux conférences de la matinée, aux travaux de groupes, aux plénières de l'après-midi et aux témoignages du soir, d'autres questions importantes ont émergé. Les trois thèmes proposés ont servi, en fait, de portes d'entrée pour aborder d'autres questions qui, à partir des situations concrètes des participants, s'avéraient essentielles : la biosphère et l'environnement, les défis de la gouvernance mondiale, les questions de bioéthique, les phénomènes de domination ou de guerre où la religion est utilisée comme justification pour mobiliser les gens, etc. L'exercice de la CARTOGRAPHIE de l'Alliance s'est avéré un outil efficace pour ouvrir la réflexion à la complexité et à l'interaction des défis du monde de demain. D'une approche thématique en forme de " liste de problèmes ", la rencontre est passée à une approche complexe mettant en avant les interactions entre les problèmes, les acteurs, les propositions, etc.

Un processus sur la méthode de la rencontre. D'une approche théorique des questions, par laquelle les participants allaient réfléchir à des thèmes précis, la rencontre est passée à une approche stratégique où les participants, se découvrant engagés dans l'avenir de l'humanité, se sont placés en termes d'action. La question première était exprimée selon la formule du " Pour quoi ces problèmes existent-ils ? ", à la moitié de la rencontre la question avait pris la formule du " Comment faire pour répondre à ces défis ? ". Pour la plupart des participants il ne s'agissait pas exclusivement de définir des problèmes de l'humanité et de leur donner une explication. Il s'agissait de chercher des voies possibles pour y répondre. La démarche de compréhension théorique laissait la place à l'éthique de la responsabilité.

Ces deux processus ont eu comme conséquence que les participants n'ont pas adopté une démarche thématique et ne se sont pas placés dans une position d'autonomie. D'une part, établissant que ce ne sont pas les seules théories mais les actions qui ont des capacités de transformer, ils ont mis en avant la nécessité d'un engagement actif de leur part. D'autre part, constatant les liens étroits et les interactions complexes des défis de l'avenir de l'humanité, ils ont mis en avant la nécessité de s'engager ensemble, dans une démarche d'alliance avec des croyants de toutes les familles religieuses ainsi qu'avec des non croyants, pour la construction d'un monde responsable, pluriel et solidaire.

Lors de la délicieuse raclette partagée à la fin de la rencontre, deux phrases revenaient ici et là : "Etre religieux c'est être inter-religieux". "Etre religieux c'est être responsable".

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