Quoi de neuf ? 
| Femmes | ||||||||
| L'art de gérer au féminin - Appel aux femmes | janvier 1999 | |||||||
| Edith Sizoo et Nadia Kosta
Et pourtant....
Le temps des féministes extrémistes est mort. Ces féministes-là étaient dans un schéma de guerre, où l’on exclut, juge et cherche à renverser le pouvoir pour s’y ériger soi-même. Résultat : les hommes seraient alors en position d’opprimés, la situation ne serait que renversée, l’histoire se répèterait.... Sans aucun doute, les revendications féministes ont été nécessaires pour situer le problème. Mais quelles transformations sociales apporterait la révolution visée si celle-ci n’est pas portée par des propositions d’alternatives pour gérer nos sociétés ? ‘Participation’, ‘collaboration constructive’, ‘approche holistique’, ‘priorité aux relations privées et sociales... OUI ! Mais comment mettre ces valeurs en pratique ? Ce cri du coeur vient de notre souci de savoir " Après quatre décennies de mouvements de femmes... que proposons-nous concrètement ? " Nous avons parcouru un très grand nombre d’ouvrages théoriques, d’articles, de témoignages, et de recueils d’expériences afin de trouver une réponse à cette question. Les analyses critiques abondent. Parmi les propositions faites, peu sont réellement innovatrices et on trouve de plus en plus d’hommes qui proposent les mêmes idées... La différence majeure qui nous est apparue est une différente approche des problèmes, une différence de sensibilité, une autre façon de faire. Sur la scène politique, par exemple, la femme parle plutôt en son nom et non au nom du parti. Elle dit qu’elle aimerait exercer le pouvoir d’une façon plus participative. Mais là aussi, un certain type d’homme a cette attitude... Les femmes prônent l’importance des relations, du travail à temps partiel, d’une attitude moins fragmentarisée, plus holistique vis-à-vis de la science, plus de respect de la nature. Mais n’y a-t-il pas des peuples indigènes, par exemple, qui pratiquent ces valeurs depuis des milliers d’années ? S’agirait-il de différences entre une culture de maîtrise et une culture de compassion, une culture ‘de division et de règne’ et une culture relationnelle, plutôt qu’entre une culture masculine et une culture féminine ? Des femmes signataires de la Plate-forme de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire ont, elles aussi, critiqué l’absence d’attention aux rapports de pouvoir déséquilibrés entre femmes et hommes dans nos sociétés. Mais que proposons-nous pour transformer ces rapports, une fois la parité entre les sexes obtenue ? Concrètement ? Il y a eu différentes rencontres au sujet du " genre " : en Inde, au Liban, en Argentine, et sans doute d’autres encore. N’y a-t-il pas lieu de faire une mise en commun de nos propositions? Alors voilà, le défi est posé. Nous lançons un appel à toutes celles qui se sentent interpellées par ces quelques lignes et qui ont envie de crier : " Oui, on est différentes ! Oui, on propose de réels changements ! Voici lesquels ! " Nous cherchons des témoignages de femmes qui ont un certain pouvoir (ou plutôt un pouvoir certain !), des " mama " qui gèrent leur ménage, des chefs d’entreprises, des directeurs d’ONG, des conseillères en tout genre. Qui sont ces femmes, que font-elles de ce pouvoir ? Et, plus précisément : en quoi consistent leurs façons de faire ? En quoi consiste l’art de gérer au féminin quel est le rapport des femmes *au temps * à l’argent * à la gestion de conflits * au " management " ? Parlez-nous de ces femmes, comment changent-elles le monde à leur échelle ? Parlez de vous-même, ou d’autres femmes. Nous prendrons soin de communiquer les résultats à toutes les répondantes. Ainsi, ensemble, nous pourrons nous prononcer plus clairement sur ce que nous croyons pouvoir réaliser comme changements nécessaires et désirés par les femmes. Avec toute notre fraternité (!) et dans l’attente de vous lire ou de vous parler ! Bien à vous, Edith Sizoo et Nadia Kosta Réseau Cultures |
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