Du 3 au 6 novembre 1999 s'est déroulée la première Semaine organisée par la Fondation pour les Générations Futures (FGF), un rendez-vous annuel qui constitue le point d'orgue de l'action de cette jeune Fondation vouée à la promotion du développement soutenable sous tous ses aspects.
La Semaine a ainsi été l'occasion de remettre le prix de la "Thèse pour les générations futures", destiné à récompenser une thèse relative au développement soutenable rédigée en anglais, français ou néerlandais, et consistant en une bourse de 100.000 francs belges, et surtout une publication aux éditions Luc Pire, qui lancent à cette occasion une nouvelle collection en partenariat avec la FGF. Le jury avait reçu cette année 6 candidatures, et le prix a été décerné à Marc Labie pour ses travaux sur la micro-finance en Colombie. Le livre, intitulé "Ombres et lumières sur le micro-crédit", est diffusé pour l'international par les éditions Charles Léopold Mayer (Paris).
Autre mode d'action de la FGF : l'appel à initiatives lancé tous les ans. La Fondation propose son soutien à toutes sortes d'initiatives portées par des associations ou des entreprises et touchant tous les aspects du développement soutenable. Elle fournit aux lauréats, si besoin, un apport financier, mais elle offre aussi à tous les projets présentés son aide en matière de mise en réseau et de "visibilisation" des initiatives. La FGF a souhaité réunir au cours de cette Semaine tous ceux qui avaient présenté un dossier en 1998 pour un échange sur les critères de choix à appliquer. Un débat qui intéresse l'Alliance au premier chef étant donné que les critères rendus publics l'année dernière avaient été élaborés à partir des principes de la Plate-forme pour un monde responsable et solidaire.
Cette question des critères du développement soutenable a été au centre d'une autre après-midi d'échanges sur le thème "Entreprises et développement soutenable". Il s'agissait en fait d'une rencontre entre banquiers, éco-conseillers et spécialistes de l'environnement, syndicalistes, etc. sur la possibilité d'articuler la logique des marchés financiers et celle du développement soutenable en favorisant le rôle des informations non financières (écologiques, sociales, etc.) dans les choix d'investissement.
Dans les réponses à l'appel à initiatives de 1998, la FGF a été frappée par la faible ou mauvaise prise en compte de la dimension temporelle : souvent les dossiers n'était conçus que dans la perspective de la demande de fonds et suivaient donc plutôt le rythme des financeurs que leur rythme propre, ce qui ne peut qu'influer sur la manière dont se construit le développement. La FGF a donc tenu à lancer une large réflexion collective sur cette question, amorcée au mois de juin avec la tenue de 4 séminaires de travail (correspondant aux 4 grands axes du développement soutenable : environnemental, social, économique, culturel). Sur la base du document issu de ces séminaires et des exposés des 3 philosophes (Jean Chesneaux, Isabelle Stengers et François Ost) qui avaient été conviés à débattre sur ce thème lors de la Conférence inaugurale de la Semaine, un atelier de travail d'une vingtaine de participants s'est réuni pendant deux matinées pour élaborer une série de propositions concrètes visant à contribuer à une meilleur prise en compte de la dimension du temps, de sa maîtrise et de sa construction collective, dans tous les domaines de la vie sociale.
La Semaine pour les Générations Futures s'est achevée par une journée de "parlement-citoyen" sur le thème de la consommation responsable, du rôle de l'État en tant que consommateur et en tant que régulateur, et du commerce mondial. De nombreux responsables politiques (ministres régionaux et fédéraux) et des spécialistes ont répondu aux "interpellations", élaborées au préalable par 3 commissions de travail, ainsi qu'aux interrogations et revendications du public.
La FGF s'est engagée à assurer un suivi de ces débats en veillant à la traduction concrète des engagements pris, formellement ou non, par les responsables présents au cours de cette journée. Comme tous les autres documents issus de cette Semaine, les modalités de ce suivi seront bientôt accessibles sur le site internet de la Fondation : http://www.fgf.be/.
Attention, ce site est sous construction, et le lien peut ne pas être fonctionnel durant plusieurs jours.
Conçu sous la forme d'une "université populaire", cet événement a su alterner, voire articuler, les prises de paroles autorisées des experts et des responsables et l'élaboration plus large et ouverte de propositions et d'interpellations. Le programme choisi, qui pouvait sembler trop vaste pour une première fois, a fait au contraire la preuve, au fur et à mesure du déroulement de la Semaine, qu'il était possible de progresser à la fois en richesse et en cohérence.