Organisateurs
Le Programme Mobilisateur Sols, Fondation Charles Léopold Mayer, Paris (F)
Le Bureau Européen des Sols, CE-JRC, Ispra (I)
Fondation Schweisfurth, Munich (D)
L’Académie Protestante de Tutzing (D)
Sécurité alimentaire et sols
Les principales questions :
Quelles estimations pour l’accroissement de la population mondiale ?
Les sols du monde ont-ils le potentiel pour nourrir l’humanité entière ?
Quel type d’agriculture peut nourrir une population en croissance ? Quelles sont les principales alternatives ?
Ces diverses alternatives sont-elles de l’ordre de l’agriculture durable ?
En quoi un changement de type d’alimentation dans les pays du Nord peut-il améliorer la sécurité alimentaire ?
Quelles peuvent être les solutions pour garantir la sécurité alimentaire ?
Contexte
Etablir la sécurité alimentaire est une priorité pour les prochaines deux à trois décades, sachant que l’accroissement de la population mondiale continuera jusque vers les années 2030 pour atteindre probablement son maximum vers les années 2050. La majeure partie de la population mondiale sera alors urbaine, non rurale.
Parallèlement, si aucune mesure n’est prise, les sols continueront à grandement se dégrader.
Les habitudes alimentaires sont une part importante du problème. L’amélioration des revenus est régulièrement liée a une forte consommation de protéines animales : viande, oufs etc. ; les conséquences négatives des excès nutritionnels sur la santé doivent également être examinées.
Quelle est la bonne réponse agricole ? Comment maintenir et accroître la fertilité et la productivité des sols ? Comment protéger la fertilité des sols nécessaire à la production alimentaire ?
A côté de l’agriculture conventionnelle, les questions posées par les OGM seront abordées de même que l’agriculture biologique et l’agriculture de subsistance qui est appelée à conserver un rôle important. Les diverses alternatives doivent être évaluées en fonction de critères de durabilité (impacts sur la biodiversité, sur les sols et l’avenir de leur potentialité, sur la demande en ressources non-renouvelables telles le pétrole etc.)
Thèses sous-jacentes concernant les sols
Il y a des relations entre la pauvreté humaine, la pauvreté des sols et l’aménagement erroné des sols. Mais ces relations ne sont pas inéluctables.
Les sols peuvent nourrir le monde si la solidarité n’est pas un vain mot mais une réalité.
Compte-Rendu
Du 01 au 04 avril 2001, s’est tenue au siège de l’Académie Evangélique de Tutzing - Allemagne, une conférence sur le thème « Enjeux de Sociétés : Sécurité alimentaire et Sols » co-organisée par :
le Programme Mobilisateur Sols de l’alliance pour un monde responsable, pluriel solidaire, fondation Charles Léopold Mayer, Paris (F) ; le Bureau Européen des Sols, CE-JRC, Ispra (I) ; la fondation Schweisfurth, Munich (D) et l’Académie Protestante de Tutzing (D).
Cette conférence a tenté de répondre à la question : « les sols du globe sont-ils en mesure de nourrir la population mondiale, croissante ? ». Elle a été suivie par une centaine de participants, majoritairement allemands, mais plusieurs pays étaient représentés (Allemagne, Australie, Autriche, Bulgarie, Croatie, France, Italie, Maroc, République Tchèque, Royaume Uni, Sénégal, Slovaquie, Suisse).
Débats intenses et fructueux, montrant, d’une part, combien le sort de l’humanité est lié au sort de ses sols et, d’autre part, combien les ressources mondiales en sols, et particulièrement les réserves pour une éventuelle expansion de l’agriculture, sont mal évaluées. Il a été souligné que la pauvreté humaine est avant tout rurale et féminine ! Elle touche donc en premier lieu ceux qui vivent directement des sols. Lutter contre la dégradation des sols, augmenter les chances d’une sécurité alimentaire mondiale passent ainsi, obligatoirement, par la lutte contre la pauvreté humaine en milieu rural. Le PMS affirme que la solidarité internationale est nécessaire pour diminuer les pressions sur les sols fortement sollicités pour la production de nourriture. Cette solidarité implique deux priorités : la formation de tous à la connaissance des sols ; des choix économiques et politiques mondiaux en faveur du développement de l’agriculture familiale (petites exploitations agricoles).
Les actes de la conférence seront publiés aux Editions Charles Léopold Mayer.