Nous assistons actuellement à une réévaluation sociale, politique, juridique et économique de la culture, qui joue ainsi un rôle de plus en plus important autant du point de vue empirique que de celui des constructions théoriques.
La Déclaration universelle des droits de l’homme déclare dans l’article 27 : « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent ».
Le droit à la culture des Individus et des peuples n’est pas limité à leur accès à ses formes et manifestations ; il inclut la production, la promotion et l’autogestion.
Il faut comprendre la culture comme une forme de communication et d’expression libre et, partant, il faut promouvoir son développement comme étant né des ses acteurs, naturellement, intuitivement et proactivement, à partir des intérêts personnels et de groupe les plus intimes et les plus légitimes.
Dans ce contexte, un agent culturel est un facilitateur pour la conception, l’organisation et la gestion de projets culturels, mais il ne faut néanmoins pas confondre son rôle avec celui, indispensable, d’un médiateur. Il faut considérer tout un chacun comme potentiellement capable d’adopter une attitude proactive en matière de culture.
« Gérer, d’après Olmos et Santillán Güemes (2004), c’est être à l’origine d’actions, les générer et les produire (…), [actions] qui par nature impliquent mouvement, croissance et transformation créative (…) » toujours liée à l’action.
Comprendre la gestion culturelle comme un « ensemble d’actions qui permettent, viabilisent, éveillent, germent et complexifient des processus culturels » (Guédez et Menéndez, 1994) signifie clairement que de telles actions sont enracinées dans la personne humaine et dans les groupes primaires, et non pas dans le professionnel formé à cet égard, bien que ce dernier puisse devenir médiateur si les circonstances sont considérées comme appropriées par les vrais porteurs originaux du droit culturel.
Ce serait un signe de maturité sociale de donner aux uns et autres des outils que l’on peut utiliser pour l’autogestion culturelle comme une façon de réduire l’intervention extérieure dans leurs processus de gestation et de production.
En effet, « tous ceux qui font partie de la société doivent exercer et jouir de leur droit à la culture, qui est non seulement la possibilité d’accéder à la consommation de toute l’offre, mais aussi la liberté d’expression et la promotion, pour les minorités, de leur propre identité, indépendamment d’un modèle hégémonique imposé » (Olmos, 2004).
Ce qui mène à revendiquer une sorte d’alphabétisation culturelle. À cet égard, García Carrasco (2009) souligne la validité de l’expression « alphabétisations multiples », qui place le processus d’alphabétisation dans de nombreuses dimensions du large éventail de l’intégration culturelle.
Si ce qui l’on désire est de promouvoir une culture qui émerge naturellement et sans influence extérieure, il faut que les politiques concernées incluent une large dose de dissémination de connaissances attribuées génériquement à la gestion. Une véritable contribution à la démocratisation de la culture doit faire des individus et des petits groupes sociaux les dépositaires d’outils théorico- pratiques pour l’action.