L'Amérique construit
une globalisation de l'espoir
par Audrey Dupleich <adupleich@yahoo.com>
"Construisons notre propre globalisation;
globalisons l'espoir, battons-nous!" ont affirmé
les participants d'un des cinq groupes de travail qui se
sont réunis durant la deuxième journée
de la Rencontre des Amériques qui a lieu actuellement
à Quito.
"Reconnaissons notre pouvoir, lequel
existe déjà" ont affirmé les militants
de la lutte sociale, en se demandant comment établir
de nouvelles relations au sein du continent. Un des principaux
défis que les peuples américains se proposent
de relever est de créer une idéologie sociale
qui précède le modèle de société,
au lieu que les rapports économiques précèdent
celle-ci, comme c'est le cas avec le modèle qui prédomine
actuellement.
Pour parvenir à cette nouvelle forme
d'organisation de la société, il est nécessaire
d'opter pour des méthodes de lutte qui répondent
à l'éthique, de renforcer les organisations
populaires, de sensibiliser les militants qui appartiennent
aux organisations de base, d'articuler entre elles des actions
concrètes en renforçant et en reliant les
mouvements sociaux au sein d'espaces tels que l'Alliance
pour un monde responsable, pluriel et solidaire.
Quel pouvoir entre nous?
"Il s'agit de comprendre le type de
pouvoir que nous construisons, au sein de nos organisations",
poursuit un groupe, car "le continent vit sous la dictature
du capital". A partir de ce constat surgissent des
initiatives telles que la nécessité de former
des réseaux de troc (échanges) et de commercialisation
alternative.
Les participants ont également souligné
la nécessité de privilégier les expériences
de gouvernements autonomes locaux, à la démocratie
formelle, en articulant les mouvements sociaux du continent
et en dépassant les frontières de l'Etat-Nation.
Les groupes de travail se sont proposés
de traiter en priorité les différents aspects
de la diversité et de faciliter la capitalisation
et l'échange d'expériences afin de favoriser
la mise en place d'actions concrètes sur le continent.
L'Amérique condamne la dégradation
de l'environnement provoquée -principalement- par
la logique de marché dominant sur le continent. "
Qui pourrait dépecer la Pachamama (Terre-Mère)
et la vendre par petits morceaux ? " a demandé
un participant péruvien.
Les multinationales soutenues par les gouvernements
manquent de respect aux communautés qui vivent sur
cette terre depuis toujours ; la problématique de
l'environnement est traitée séparément
des dimensions économique et sociale : voilà
quelques un des problèmes qui ont été
identifiés.
Privilégier l'être humain
au marché
Face à ces questions, il fut proposé
que les mouvements sociaux, les syndicats, les organisations
indigènes, paysannes, et les réseaux de résistance,
s'approprient le thème de l'environnement et que
s'établisse une relation de réciprocité
entre l'être humain et la nature.
Les participants ont affirmé que
l'interculturalité ainsi que la relation entre l'être
humain et la nature, doivent être pris en considération
dans l'enseignement officiel, afin de préparer les
nouvelles générations à une globalisation
qui privilégie l'être humain au marché.
Depuis Quito, Equateur, Amérique,
le 20 juin 2001 - Rencontre continentale américaine
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