Pour évaluer l’état de lieux de l’Alliance en Europe on peut citer une note rédigée par Betty Nguyen qui a fait une étude récente à ce sujet : « …Cette expérimentation de débat public européen…a été poursuivie dans le cadre du processus d’Assemblée 2000-2001 avec la Rencontre continentale européenne de Peles de juin 2001. Il est flagrant de constater que les 4 thèmes identifiés pour cette rencontre (gouvernance démocratique pour l’Europe, travail et organisation sociale, monde rural et durabilité, migrations et citoyenneté multiculturelle) et qui émanaient de la vision des alliés européens actifs sur les défis de l’Europe, correspondaient à des thèmes de travail des programmes de la FPH. Mais dans la pratique, aucun véritable croisement inter-programme n’a été effectué. Il est aussi flagrant de voir combien ces thèmes correspondent toujours, trois ans après, et dans le contexte nouveau de la guerre en Irak et de l’imminence de l’élargissement, à des enjeux majeurs de la construction européenne.
Il est extrêmement difficile, voire impossible d’apprécier les résultats, les impacts et les effets induits de ces dynamiques. Quand la FPH a joué le rôle d’initiatrice (Barcelone99, Rencontre de Peles), elle s’est probablement condamnée à en assurer le suivi et les suites, ce qu’elle n’a pu/su (?) faire ? Dans cette hypothèse, l’absence de suites visibles (au-delà de quelques relations entre participants) n’était-elle pas prévisible ? Etait-ce bien la vocation de la FPH ?
Mais la FPH n’a pas seulement été initiatrice, elle a aussi été sollicitée pour soutenir des réseaux européens portés par des Français (par exemple, Réseau de journalistes européens sur l’exclusion sociale, Centre des Jeunes Dirigeants en Economie Sociale). D’ailleurs, le poids des contacts français dans l’annuaire de la FPH (sur 58% d’Européens dans l’annuaire, 67% sont Français) et celui des conventions signées avec des Français (entre 1999 et 2002, sur 64% des conventions signées avec des Européens, 76% l’ont été avec des Français) confirment que la part de l’intermédiation des Français sur l’Europe a été importante. »
Au-delà des programmes de la FPH, plusieurs groupes et institutions en Europe ont répondu à l’Appel à initiatives. Leurs programmes de travail sont très divers : traduction et diffusion de la Charte dans Les Balkans, construction d’un réseau d’actionnaires responsables, construction d’un réseau européen pour l’accès à l’alimentation des précaires et exclus, promotion de l’éthique économique et de la consommation responsable par un dialogue sociétal de qualité, mise en oeuvre de propositions sur l’éducation, promotion de la citoyenneté locale et régionale, débat sur les services publics, etc.
Peut-être en raison du poids historique du partenariat de la FPH dans le monde francophone, évoqué dans la citation plus haut, peu d’initiatives parviennent d’Europe du Nord et de l’Est. Malgré les efforts faits pour susciter la participation des alliés dans ces régions, l’Alliance reste limitée à l’Europe du Sud (outre l’initiative dans Les Balkans) et n’arrive pas à s’élargir au-delà de la France ou de la Belgique francophone. Il est significatif que les alliés en Allemagne et au Royaume Uni sont rares.
URL : www.alliance21.org/2003/article71.html
DATE DE PUBLICATION :18 juillet 2003