Rôle du marché dans les
réussites et les échecs des la gestion durables
des ressources natutelles : sol, eau,
biodiversité
Atelier
E ; 16ème CMSS
Montpellier-France
, 26-26/08/1998
Sécheresse
et gestion de l'eau au Maroc
LAHLOU Mehdi
INSEA, B.P. 6217 Rabat, Maroc
Avec deux façades
maritimes s'étendant sur plus de 3500 Km, dont
3000 Km sur l'Océan Atlantique, le Maroc fait
partie en Afrique du Nord et dans le Moyen Orient
des pays les plus pourvus en eau de pluie.
Le Maroc semble
ainsi bénéficier d'une situation relativement
favorable qui en fait un des rares pays de la
région à avoir une balance commerciale agricole
excédentaire. Il n'en demeure pas moins menacé
de sécheresses et ses disponibilités en eau par
habitant sont en baisse parallèlement à la
croissance démographique.
Depuis 1905, le
Maroc a connu plus de 40 années marquées par la
sécheresse, dont 12 années de sécheresse
généralisée. Les plus graves ont été
enregistrées entre 1992 et 1995. De telles
sécheresses se traduisent par des chutes
importantes de production notamment dans le
secteur des céréales où l'écart peut aller de
1 à 10 entre une année peu pluvieuse et une
année "normale". Etant donné la
structure économique du pays la répercussion
des fluctuations sur la production intérieure
brute est directe, cette dernière peut chuter ou
progresser de plusieurs points, d'une année à
l'autre.
Percevant la
sécheresse comme un phénomène structurel de
son climat, le Maroc a progressivement, et depuis
près de 50 ans, équipés ses principaux cours
deau de barrages de toutes tailles qui
permettent aujourd'hui la retenue de 11 milliards
de m3. Ce volume deau met
théoriquement le pays, pour 3 à 5 ans, à
l'abri des variations climatiques tant pour les
besoins domestiques que pour l'irrigation.
Le Maroc a
également porté son attention sur
l'exploitation des eaux souterraines, sur le
développement et la mise en uvre de
modèles d'aide à la décision permettant une
gestion rationnelle de l'eau et depuis peu, il la
porte sur les différentes pollutions qui
affectent ses rivières.
La construction de
barrages, la production et la distribution
deau relèvent du monopole de lEtat
qui cherche, par une politique de prix plus
ciblée et plus dynamique, à moduler la
consommation deau et limiter les
gaspillages dans les utilisations tant agricoles
que domestiques. LEtat cherche à gérer à
la fois la rareté de leau,
lobligation den permettre
laccès à toutes les catégories sociales
et laugmentation des coûts de production
quil est de moins en moins possible de
couvrir par le budget public.
Mots clés
: sécheresse, rareté, monopole public
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