6. SYNTHÈSE TRANSVERSALE GLOBALE : 30 PROPOSITIONS POUR
UN MODÈLE GLOBAL ALTERNATIF
VI. Développer et défendre
la culture comme base du changement
18. Fortifier la diversité culturelle des différents
pays et des régions et stimuler l’interculturalité.
Chaque culture a son histoire, sa richesse et sa singularité.
C’est à l’intérieur de sa diversité
que nous trouvons des solutions pour les grands défis de
l’humanité. Cependant, la défense de la diversité
comme facteur d’enrichissement culturel ne doit pas empêcher
l’interculturalité et de pas défendre non
plus aveuglement les traditions. Certaines cultures sont en même
temps riches narratives et mythes mais ne respectent pas les droits
de l’homme. Ceci est inacceptable. L’expérience
de l’interculturalité peut fournir à ces cultures
les paramètres de droits inconnus dans leur histoire. (16.08.)
19. Fortifier l’identité culturelle face aux processus
de mondialisation. Le processus de mondialisation s’est
étendu de par le monde, en désarticulant les caractéristiques
de cultures riches, en commercialisant les relations auparavant
reposant sur la vie communautaire, la gratuité et sur les
échanges affectifs et symboliques. L’économie-monde
a stimulé l’apparition d’une culture-monde.
Cependant, les mouvements sociaux et culturels et les fortes identités
locales ont également créé un champ de ré-appropriation
culturelle. L’essence réside dans le local et l’apparence
dans le global. (16.10.)
20. A partir de la défense du patrimoine culturel et artistique
des diverses populations, on doit rechercher l’unité
et la complémentarité des cultures par le dialogue
interculturel. Cela permet d’éviter l’ethnocentrisme
et de stimuler l’ouverture de chaque culture sur d’autres
matrices culturelles. La valorisation des racines, des ethnies
et races, des religions, de l’histoire commune, des manifestations
culturelles, des expressions artistiques, doit être la base
où se structurent les processus d’identité.
(16.12.)
21. Construire la culture de la paix. Nos sociétés
ne connaissent pratiquement pas une Paix durable. La culture de
la Paix doit se construire sur un des plus importants drapeaux,
non pas pour que l’Empire y règne sur le consensus
et le silence des dominés, mais comme condition pour que
nous construisions une société plus heureuse dans
tous les domaines des activités et de la cohabitation humaine.
L’art comme formateur des communautés d’émotion,
de célébration de la collectivité, peut être
amener à jouer un rôle énorme, comme essence
d’agrégat et formatrice de la Paix. Dans ce sens,
on peut organiser des campagnes pour la paix, des mouvements d’art
et pacifiques dans les écoles, des rencontres d’art
et de paix parmi les jeunes, des actions symboliques pour la paix,
des mouvements pour le désarmement. (16.14.)
22. L’université doit développer la notion
de la responsabilité individuelle. Il s’agit de reformuler
et revendiquer un concept de responsabilité éthique
et déontologique qui ne se mesure pas seulement par rapport
aux dégâts évidents et directs des applications
techniques mais aussi par rapport à la responsabilité
des universitaires dans leur relation au monde. (34.02.)
23. Stimuler une culture de la consommation éthique. Mobiliser
et sensibiliser à la consommation éthique à
travers l’éducation (pour stimuler la formation de
mentalités critiques et la défense d’une éthique
qui respecte et assume la responsabilité envers l’autre)
et l’information (pour permettre l’option, le choix,
le pouvoir du consommateur, découvrant les relations d’exploitation
inhérentes aux marchandises en vente) pour discuter l’articulation
entre les relations que nous établissons dans notre travail
et nos vies, et les relations d’exploitation qui s’insèrent
dans les produits que nous consommons. Insérer, dans les
curriculums du système éducationnel formel, dans
les cours de formation de professeurs et dans les cours de qualification
professionnelle, une réflexion critique sur l’économie,
la propagande et la consommation. (10.10.)
VII. La formation pour une économie
solidaire durable
24. L'éducation pour le développement durable doit
être remise dans son contexte, en mettant l'accent sur de
nouvelles formes de perception des besoins et de l'usage des ressources.
Elle devrait s'orienter simultanément vers:
a) la formation en termes de valeurs qui renforcent la conscience
de la responsabilité nécessaire pour un développement
intégral durable.
b) la formation de connaissances utiles pour résoudre des
problèmes de durabilité. (08.14.)
25. Définir des projets d’échange académique
entre des universités afin d’insérer dans
le registre de l’Etat et des gouvernements les questions
d’économie solidaire, des innovations en théorie
monétaire. Appuyer mondialement des gestions auprès
de gouvernements de promotion d’expériences d’économie
solidaire en cours de développement local. (06.13.)