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logo globe     Caravane: Lettre de Liaison de l'Alliance pour un monde responsable et solidaire
Numéro 5 avril 2000

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The Artist:
Rencontre avec Demetrio García Aguilar (Mexique)

Sculpture: El bien y el mal
El bien y el mal
poterie en terre cuite, céramique,
50 x 40 x 17 cm, 1999
cliquez pour agrandir l'image
 
  
Ayant décidé de préparer le numéro 5 de Caravane au Mexique, il était difficile de trouver dans tout le pays une région aussi prometteuse que celle de Oaxaca pour la partie illustrative de cette édition. Y résidant depuis plus de deux ans, je savais que nous trouverions ici à la fois une expression vivante de l'essence de la nation mexicaine, et une créativité foisonnante et populaire, s'exprimant aussi bien dans la peinture, que dans les textiles ou ces figurines fantastiques en bois. Cet état méridional excentré, et singulièrement sa capitale (Oaxaca) logée au coeur de sept vallées, a su développer un caractère propre qui en fait à la fois la terre des bâtisseurs de la nation mexicaine (Benito Juarez, Porfirio Diaz) et celle de peintres aussi illustres que Rufino Tamayo ou, aujourd'hui, Francisco Toledo. C'est pourquoi, après avoir visité des contacts de l'Alliance à Mexico et dans l'état de Veracruz, notre petite équipe de correspondants de Caravane de sensibilité latine (Eulalia Flor et Roque Espinosa d'Equateur, Agustí Nicolau Coll de Catalogne et moi-même, franco-américain résidant alors au Mexique) avons franchi sans hésiter les six heures de bus qui séparait la capitale du pays de celle du Sud-Est.

Dans ses vallées baignées de soleil et de couleurs, nous avons rencontré des personnes profondément engagées dans des pratiques artistiques pleines de sens, que ce soit pour la production de papier à partir de fibres naturelles, ou bien différentes techniques picturales. Des rencontres un peu décevantes avec quelques peintres célèbres m'avaient fait pressentir un contact plus authentique avec des artistes moins illustres peut-être, mais sans doute plus ouverts à un échange avec notre équipe. Le choix fut difficile entre deux artistes intéressés par l'Alliance et par une collaboration avec Caravane. Mais au moment où celui-ci devait se faire, plusieurs d'entre nous se prononcèrent pour un artiste issu d'une tradition familiale artisanale, Demetrio García Aguilar. Une tradition picturale marquée par l'expressivité, l'usage de contrastes de couleurs forts, et la présence de figures évoquant la mère, ou la mort, combinés à une forte créativité personnelle donnait à son ouvre une force et un caractère typiquement mexicains. Sa peinture exprime souvent sa préoccupation devant l'évolution du monde et de sa ville : relation à l'environnement, relations sociales, oubli des faibles et des personnes âgées, en représentant de façon très mexicaine la dualité des choses (vie/mort, jour/nuit) et la mort elle-même, avec laquelle ce peuple a su inventer une sorte de convivialité joyeuse.

Mais c'est surtout la qualité du dialogue avec Demetrio, l'écoute mutuelle que nous avons su développer en quelques jours, son intérêt pour l'aventure de l'Alliance pour un monde responsable et solidaire à laquelle il aimerait s'associer, qui nous ont poussé à lui confier la responsabilité de l'illustration de ce numéro.

Pierre Johnson

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A propos de l'artiste

Demetrio García Aguilar, 31 ans, a grandi dans une famille d'artisans de la petite ville d'Ocotlan (état d'Oaxaca, sud-est du Mexique), où les traditions mexicaines sont encore très vivantes. Les fêtes traditionnelles font figurer des personnages haut en couleurs, dont la « Sainte Mort », qui est souvent représenté dans sa peinture. Comme pour d'autres familles d'Ocotlan, l'artisanat est pour les Aguilar un héritage transmis de génération en génération. Quatre des neuf enfants se dédient à l'artisanat. La mère, Joséfina Aguilar, est reconnue au niveau national, et même mondial, pour son travail de la terre cuite, matière dont elle fait principalement des figurines, qui sont ensuite peintes en famille.

Dès l'âge de 12 ans, Demetrio a travaillé lui aussi la terre cuite et reçu deux prix régionaux. Il s'essaie ensuite à la peinture, en s'inspirant d'abord de personnages de bandes dessinées, puis en connaissant une période abstraite. Il vend son premier tableau à l'âge de 16 ans. Après une période d'expérimentation et de formation en autodidacte, il expose ses peintures et participe à des concours dans l'état d'Oaxaca. Il obtient une première place au Concours d'Art Populaire de Oaxaca avec mention spéciale du jury, puis la deuxième place au concours « image de Benito Juarez dans l'art populaire », « un des meilleurs présidents qu'ait eu le Mexique », originaire de Oaxaca, commente le peintre. Il participe à des expositions au Mexique, à San Francisco et à Chicago, aux côtés d'autres artistes mexicains reconnus.

The creativity unleashed in his hand-built ceramic sculpture glorifies saint and sinner alike. Thematically volleying from virgin to demon, Demetrio, like many Oaxacan artists, astounds us with the unabashed equality he imparts to works sacred and profane. This "duality" is central to Pre-Hispanic culture and continues to permeate mestizo mexican values to this day. If there were no "evil", we would have no need for "good", the concept goes. "Life" is naturally followed by "death" -- and in turn reemerges from it, as all things must be kept in balance.

Parmi les sources de son inspiration figurent les peintres mexicains Frida Kahlo, Diego Rivera (pour ses peintures murales), et les célèbres artistes de l'école de Oaxaca : Rufino Tamayo et Francisco Toledo (pour son ouvre graphique), ainsi que Joséfina Aguilar, sa mère.

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© 2001 Alliance pour un monde responsable et solidaire. Tous droits réservés. Mise à jour le 23 avril 2001.