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Quatrième synthèsepar Hervé Maillot, Allié. France , 4 juillet 2005
Ce rapport se base sur 130 réponses reçues (dont 116 sont en ligne le 10 juin). Les éléments qui ressortent aujourd’hui nettement de la consultation sont les suivants : Le nombre de réponses est faible en proportion du nombre de personnes sollicitées : moins de 3 pour cent de participation.
Le très faible nombre de réponses peut interroger et la question de la représentativité peut se poser. Un regard extérieur ne saurait aborder cette question en équipondérant a priori chaque réponse et chaque silence. Et sans doute faut-il pondérer ces réponses et ces absences de réponses en fonction des liens qui unissent à l’Alliance les personnes sollicitées et du niveau d’engagement (intensité, antériorité) de ces dernières dans le processus/projet collectif qu’est l’Alliance. Cependant de nouvelles réponses arrivent régulièrement. Si l’on tient compte de l’inertie du processus de consultation on peut envisager un total de quelques centaines de réponses d’ici au mois de septembre. Ce rapport pourrait alors être vu comme un bilan à mi parcours. Ci-dessous des citations viennent illustrer la synthèse qualitative. Elles ont été choisies pour leur capacité à exprimer un ressenti partagé et à être suffisamment représentative d’une réflexion qui existe au-dela d’un très vaste ``oui au projet’’. L’adhésion au projet. L’idée d’Alliance et le projet de Charte sont en adéquation profonde avec le ressenti des participants. Extraits...
Ou encore
Un même coeur et un même choeur expriment la nécessité et l’urgence de se rassembler, de s’interconnecter, pour travailler à l’émergence d’alternatives à l’évolution du monde. Les réponses montrent combien le constat, le refus et la conviction mentionnés dans le paragraphe "Objectifs de l’Alliance" du texte de la Charte et sur lesquels repose l’engagement des alliés sont bien le constat, le refus et la conviction des participants. Même convergence de vue en ce qui concerne la nature de l’Alliance. Cinq des sept aspects décrivant ce qu’est l’Alliance recoupent parfaitement les propos des alliés et amis. Seuls les points concernant d’une part la vision d’une communauté mondiale à construire et d’autre part la matrice ou centre névralgique de l’Alliance qu’est le site web posent problème (voir le paragraphe suivant). Ce qui fait débat.
Cet extrait de réponse résume parfaitement le débat que la consultation met à jour : s’il y a accord quasi total sur le pourquoi, les alliés ne sont pas à l’unisson sur le comment. L’initiative du projet de Charte. Puisque la consultation porte sur le contenu de la Charte notons d’abord que deux avis s’opposent à son sujet. Un point de vue exprime des désaccords, des incompréhensions, des interrogations qui révèlent et illustrent plus ou moins fortement des
(paragraphe 4 du document décrivant la position de la FPH). Ce point de vue semble dire que les arbitrages et/ou innovations proposés par la Charte pour résoudre ces contradictions ne répondent pas aux attentes de ceux qui les expriment :
. A l’opposé on peut lire
. Les relations entre la FPH et l’Alliance. Un participant pense que les dispositifs de travail
. Cette confusion ressentie se retrouve aussi dans les désaccords exprimés et dans leurs argumentaires : la tension née de la difficulté à bien poser l’équation gouvernance-organigramme-décision-programme est perceptible. Il semble que cette confusion provient de la relation qui unit la FPH à l’Alliance. Pour beaucoup de participants, FPH et Alliance sont indissociées. La FPH possède un statut d’allié unique et un pouvoir particulier : pouvoir pour pour les uns, pouvoir sur pour d’autres. Financeur et mère de l’Alliance, telle est la FPH. Forte de son indépendance et de sa souveraineté, telle est-elle (veut-elle être) aussi. Cela est bien compris, nul ne semblant ignorer la définition qu’elle donne d’elle même sur la page d’accueil de son site :
. Mais cela pose problème aux alliés dont les objectifs, les missions, les choix stratégiques souhaités ne rencontrent pas les préoccupations et les orientations de la Fondation. Certains participants attendent de l’Alliance qu’elle soit non seulement un lieu d’échanges et un vivier d’idées mais aussi un outil d’accompagnement (y compris financier) pour des alliés impliqués dans l’action, ce qui renvoie au désir d’un soutien à projets ponctuels, thématiquement et géoculturellement circonscrits. Tout le monde comprend que les tensions existantes sont intimement liées à la position (encouragée ou mise en cause) de la Fondation
. Sur les différences/divergences des motivations alliées. Schématiquement la lecture des réponses donnent l’impression qu’un débat plus ou moins contradictoire s’organise autour de deux positions. Une première position que nous appellerons celle de la Charte reccueille la majorité des suffrages (plus de 80 pour cent d’adhésion). Les tenants de la position de la Charte accompagne d’un
franc et massif le texte et la FPH, auteur du texte. D’autres participants proposent voire revendiquent une position alternative et décrivent un clivage entre une vision structurante appelant à investir dans l’organisationnel et le fonctionnel et une vision agissante voire militante se focalisant sur l’opérationnel. Des oppositions sémantiques illustrent ce clivage : abstrait/concret, futur/présent, global/local, réflexion/action. C’est un peu comme si les uns, vus comme privilégiant le bureau des méthodes n’étaient pas à l’unisson avec d’autres perçus comme voulant se concentrer sur le terrain. Un appel aux "résultats" est lancé. Certains parlent de pression à exercer sur les "décideurs" et même d’actions de lobbying.
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. Des divergences concernent également la question de la construction d’une communauté mondiale : objectif préalable et donc prioritaire chez les uns :
; résultat final d’une construction allant du local au global chez les autres. D’autres encore placent le coeur de cible ailleurs :
. Le caractère informel de l’Alliance. Un point sur lequel un certain nombre d’alliés se retrouve est celui des faibles lisibilité et visibilité de l’Alliance, de son absence de stratégie de communication, de sa distance aux média. Le désir d’institutionaliser l’Alliance pour lui permettre de peser d’une manière ou d’une autre sur les instances internationales est clairement exprimé. Mais d’autres participants privilégient l’ouverture et l’absence de "voix commune" qui particularise l’Alliance. Le caractère opérationnel des dispositifs de travail et du calendrier. Sur ces points des remarques en forme de proposition appellent à renforcer la transversalité des actions en interne et la capacité à rentrer en contact avec des acteurs extérieurs.
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Les groupes et comités de suivi et d’animation de l’Alliance. Pas de vrais désaccords à ce sujet. Seulement des interrogations et besoins d’éclaircissements. Le groupe de garants est celui qui inspire le plus de remarques. Il est perçu indispensable, avec un effectif insuffisant et pas assez géoculturellement équitable dans sa composition. On se pose des questions sur son fonctionnement : qui ? comment ? pour quoi ? Sur son pouvoir ou son efficacité :
. Le web et son usage. L’importance du web dans le processus collectif qu’est l’Alliance semble exclure de fait des alliés (nombreux ?) ne bénéficiant pas de la technologie requise. Une réponse évoque les deux milliards d’êtres humains qui vivent sans éléctricité domestique. Un autre met en garde contre le type de relation que le web (prédominant dans un réseau comme l’Alliance) atrophie :
. Une conclusion. Ce que peut dire un regard extérieur (forcément partiel et parcellaire) : la FPH - architecte financeur (entre autres) - et les alliés - artisans maçons de tous pays (entre autres) - tentent depuis dix ans de travailler ensemble à l’édification d’un village Monde (entre autres). Tous les participants disent plus ou moins explicitement leur joie d’en être (90 pour cent d’intentions de participer à la seconde étape de l’Alliance). Dans la perspective de rendre plus opératoire, plus spacieuse et plus fertile l’idée d’unité dans la diversité, la contrainte d’une unique source financière semble devoir être relaxée en priorité.
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GRAPHIQUES QUANTITATIFS
Avant de réagir à cette synthèsese, nous vous encourageons vivement, si vous ne l'avez pas déjà fait, de nous envoyer préalablement vos réponses au questionnaire.
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TRADUCTION
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- Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire - |