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Numéro 4 | Octobre 1999 | ||
Sommaire |
Artiste Invité :
Diplômé de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts d'Alger en 1982, Gues se souvient encore du jour de son examen à l'école lorsqu'il est allé prendre un café et écrire une lettre chaleureuse à un ami au lieu d'aller composer sous les regards d'un quelconque surveillant. Cette révolte contre l'institution et contre les influences des écoles plastiques, il l'avait retrouvée bien plus tard en devenant l'instituteur d'un groupe d'enfant de la Casbah aux ateliers de dessin du Musée National des Arts et Traditions Populaires d'Alger. La liberté et le respect des enfants ont abouti à une exposition de monotypes. Pour survivre à son statut d'artiste, il entreprend des " bricolages " pour subvenir à des besoins matériels. L'ambiance du Musée où il occupait le poste de décorateur et d'instituteur, devenant trop " humide ", la médiocrité gagnant de jour en jour des terrains difficilement acquis, il quitta le confort des fins de mois sponsorisées par l'Etat pour les ateliers de céramique, réorganisant les valeurs esthétiques des producteurs d'alors, il créa des pièces uniques. Retrouvant son envol blanc, il se remet à peindre dans l'atelier de son père (créateur lui aussi de motifs traditionnels), un atelier qui ne mesure guère qu'un mètre de large sur deux mètres de long. Son regard se retourne parfois avec nostalgie vers les années Beaux-Arts où en compagnie de ses amis, il partageait le quotidien en tranches de poésie. L'exposition intime orchestrée par la musique de Sinatra en 1983, l'expérience de la placette de Blida et de l'espace ouvert de l'exposition El-Wassit à Riadh El Feth en 1986, son atelier au Musée National des Arts et Traditions Populaires en 1988, sont autant de repères pour cet artiste peintre, céramiste, bédéiste, aménageur d'exposition qui pratique son métier d'artiste avec honnêteté et sans aucune prétention. En 1996, il participe à la performance intitulée " Dérives " de l'artiste peintre algérien Omar Meziani réalisé dans les dunes de Youfa hakit au sud de Tamanrasset, performance qui a fait l'objet d'un documentaire réalisé par Hamid Kechad. En 1998, il reprend son travail avec les enfants en montant un atelier d'expression graphique. Cette fois-ci, ses élèves sont des " enfants victimes du terrorisme ". Cette performance sera suivie par sa participation à la réalisation d'un long métrage intitulé " dessine-moi une orange ". Quel silence porte-t-il et quelle quête poursuit-il ? Pour Gues, la peinture entraîne un discours personnel, à chacun de voir ce qu'il a besoin de voir. Etre vrai avec soi-même est une des bases sacrées pour ses voyages picturaux. (adapté d'un texte de Omar Meziani paru dans Algérie actualités)
Le caravanier mourant refuse à présent de garder tout élément de l'histoire. |