Tenant compte des réactions de quelques allié(e)s africains à un premier projet envoyé par David Gakunzi et Gustavo Marin pour la mise en route d'une Caravane Africaine pour la Liberté et la Solidarité, une nouvelle proposition a été enrichie des avis et propositions des un(e)s et des autres. Elle sert de base à notre programme d'action pour les années 2000 et 2001.

Dans ce nouveau projet rédigé avant la réunion d'un comité d'organisation qui a eu lieu à Bujumbura le 15 février 2000, nous cherchons à vous présenter des propositions précises :

• pour constater que ce programme est réalisable. Certes, nous devons compter sur des ressources financières ainsi qu'humaines, cependant nous pensons qu'avec peu de moyens, mais avec une bonne organisation et une grande volonté que nous partageons tous, ce programme est tout à fait réalisable.

• pour organiser le partage du travail. Vous verrez que nous indiquons plusieurs noms de responsables. Bien entendu, il s'agit de propositions. Chacun des responsables informera de sa disponibilité à prendre en charge la responsabilité que nous lui proposons. Nous avons vraisemblablement oublié certains noms. Nous vous prions de nous les communiquer car nous avons besoin de toutes les bonnes volontés.

En bref, nous cherchons surtout à mettre en ouvre une dynamique passionnante et réaliste et nous attendons vos réactions.

1. Les activités prévues :

• une « caravane pour la paix »
• la mise en place d'outils de communications
  (web, forum électronique, agence de presse, revue, clip vidéo)
• Quatre rencontres régionales et une rencontre continentale.

2. Qui fait quoi, quand et comment ?

A) La dynamique sera construite autour de la caravane.

La Caravane partira de l'île de Robben Island en Afrique du Sud le 26 juin 2000 (date anniversaire de la Charte de la Liberté d'Afrique du Sud) et arrivera à Arusha le 21 juin 2001 (date des Assemblées Continentales de l'Alliance pour un monde responsable et solidaire). A cette même date, d'autres rencontres auront lieu dans d'autres continents.

La Caravane reliera presque l'ensemble du continent africain en cinq grands tronçons qui seront symboliquement reliés entre eux par le passage des témoins. Chaque tronçon sera sous la responsabilité d'un ou plusieurs allié(e)s. Son rôle sera notamment de définir l'itinéraire dans les moindres détails, de s'assurer du suivi médiatique de la Caravane, de trouver les lieux d'étape dans chaque capitale traversée. Les villes visitées seront dans la mesure du possible traversées à pied. Le nombre des participants de chaque tronçon dépendra de la mobilisation des allié(e)s. Il est évident qu'il ne s'agit pas de mettre sur pied une dynamique et une machine lourde, mais de marquer symboliquement les pays traversés. Le responsable devra aussi veiller à la bonne transmission des deux symboles de la Caravane au tronçon suivant : une flamme (ou un autre symbole de préférence) et la nouvelle Charte africaine de la Liberté que nous rédigerons tout au long des rencontres qui auront lieu à chaque étape de la Caravane.

Premier tronçon : Robben Island à Luanda en passant par Cape Town, Maputo, Harare, Lusaka. Cet itinéraire débutera en bateau de Robben Island jusqu'à la terre ferme, puis se poursuivra à pied jusqu'au centre de Cape Town. Ensuite les allié(e)s continueront en bus jusqu'à la gare ferroviaire du train reliant l'Afrique du Sud au Mozambique. Ce train a pendant longtemps servi à transporter les travailleurs mozambicains vers les mines sud-africaines. Le reste de l'itinéraire se poursuivra en bus.

Le responsable de ce tronçon est Clayton Lillienfieldt d'Afrique du Sud.

Ce premier tronçon revêt une importance symbolique car le premier pas est toujours marquant. Des allié(e)s venus du monde entier se joindront aux Africains pour la première marche. Le coup d'envoi de la caravane devrait être donné par Nelson Mandela. Une rencontre sur le Renouveau du politique sera organisée à Cape Town où sera portée une attention particulière aux nouveaux mouvements sociaux en Afrique : femmes, paysans, jeunes, mouvements urbains, mouvements culturels, etc.

Deuxième tronçon : Cotonou, Lomé, Accra, Abidjan, Monrovia. Cet itinéraire se fera en bus le long de la côte. Il serait intéressant que les allié(e)s puissent s'arrêter dans une université ou dans un autre lieu public de chaque ville traversée.

Le responsable de l'itinéraire est Théophile Amouzou du Togo avec Markoua Dadjo et l'appui de Gustave Assah. Louise Yanga pourra certainement contribuer au suivi de la Caravane dans ce tronçon.

Au cours de ce deuxième parcours les thématiques de rencontre seront l'éducation et la santé (notamment la question du Sida) ; un point sera fait sur le chantier Jeunes de l'Alliance.

Troisième tronçon : Ile de Gorée, Dakar, Nouakchott, Bamako. Cet itinéraire prévoit un voyage en train de Bamako à Dakar. Cette fois c'est l'apport des paysans à l'Alliance qui sera le sujet porteur.

Le responsable sera Bara Goudiaby du Sénégal avec l'appui d'Aliou Sall et d'autres allié(e)s de cette sous-région. Une collaboration étroite devra être tissée avec le Forum du Tiers Monde animé par Samir Amin depuis Dakar. Ce Forum peut également contribuer à l'ensemble du processus car il est présent dans les autres régions d'Afrique.

Le thème de la rencontre de ce tronçon sera l'économie et notamment les questions paysannes, la décentralisation de l'Etat et l'intégration régionale. Sur cette thématique nous pourrons compter, entre autres sur l'appui du réseau APM-Afrique lequel est implanté également dans d'autres régions du continent.

Quatrième tronçon : Cet itinéraire ira d'Alger à Khartoum.

Les responsables prévus sont Nadia-Leïla Aïssaoui, Nacéra Aknak et Mounir Bencharif d'Algérie.

Le trajet sera l'occasion de parler du chantier valeurs, culture et art.

Cinquième tronçon : Addis Abeba , Nairobi, Kampala, Kigali, Bujumbura, Arusha. Ce tronçon se fera en bus.

Les responsables sont : Michael Ochieng du Kenya et les animateurs du Centre International Martin Luther King de Bujumbura au Burundi.

Cette dernière étape sera l'occasion d'organiser la rencontre continentale de l'Assemblée 2001 en Afrique.

B) Qu'allons-nous mettre en marche d'ici le 26 juin 2000 ?

1. Un forum électronique de discussion pour finaliser cette proposition. Nous avons déjà ouvert ce forum dans le serveur de Funredes qui gère les forums de l'Alliance. Son adresse est : africa-alliance@funredes.org. Nous pourrons ainsi poursuivre nos échanges collectivement. Ce forum sera animé par David Gakunzi et Clayton Lillienfieldt.

2. Un site WEB : ce site nous permettra de communiquer avec les allié(e)s des autres continents, avec d'autres partenaires et de diffuser des informations sur la caravane. Ce site sera organisé par Aurélien Atidegla et Michael Owiso. Il devra être opérationnel à partir de fin mars 2000.

3. La « charte africaine de la liberté ». Nous proposons que Markoua Dadjo, Bapuwa Mwamba et Gerald Wanjohi rédigent une première ébauche de cette charte.

4. Le clip vidéo. Innocent Muhozi du Burundi se charge de le réaliser pour qu'il puisse être diffusé à partir de mai 2000.

5. Toute la partie artistique de la Caravane pourrait être conçue par Marilyn Douala-Bell de l'association Doual'Art du Cameroun et par Michael Owiso et John Kariru du Kenya.

6. Pour être parfaitement réussi, la caravane devra bénéficier d'une grande couverture médiatique locale et internationale. Zubeida Jaffer d'Afrique du Sud et Bapuwa Mwamba nous apporteront leur concours.

7. La Revue « Renaissance » sera animée par David Gakunzi en coordination avec Clayton Lillienfieldt. Son comité éditorial devra être élargi. La version française sera disponible depuis la fin février 2000.

8. Constitution du comité de parrainage : Touré Kunda, Francis Bebey, Nelson Mandela, ATT, Desmond Tutu... ont été pressentis pour parrainer l'opération et devront être contactés dès le mois de février 2000. Un dossier technique, culturel et politique de présentation de la Caravane devra être disponible pour cette date.

9. Lancement de l'Agence de Presse : Nous souhaitons créer une nouvelle agence de presse en Afrique dont l'objectif principal sera de proposer des analyses réalisées par des Africains et des amis de l'Afrique sur des questions cruciales intéressant ce continent. Nous sommes déjà en possession d'un certain nombre d'articles nous permettant de diffuser un texte d'analyse par semaine pendant trois mois. Ces papiers seront envoyées par courrier électronique et seront également disponibles sur le web. Cette agence devra aussi être soutenue par une large équipe éditoriale.

10. Rencontre d'une équipe technique à Bujumbura le 15 février 2000 pour finaliser les aspects pratiques du programme.

David Gakunzi et Gustavo Marin
Janvier 2000

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