Numéro 4 | Octobre 1999 | ||
Sommaire |
L'Alliance en Mouvement A l'invitation conjointe du Conseil Culturel du Liban Sud et de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme (FPH), s'est tenue à Beyrouth, du 3 au 5 décembre 1998, la Première rencontre culturelle arabe " Pour la libération arabe, la solidarité mondiale et le progrès de l'Homme ". Quarante penseurs, chercheurs, écrivains, poètes, représentants actifs d'organisations de la société civile provenant de plusieurs pays arabes (Syrie, Palestine, Jordanie, Irak, Koweït, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Egypte, Soudan, Libye, Tunisie, Algérie, Yémen, Maroc et Bahreïn) ainsi qu'un grand nombre d'intellectuels libanais, ont participé aux travaux de cette rencontre axés autour d'un débat sur la Plate-forme pour un monde responsable et solidaire. Ils sont tombés d'accord pour rendre publique la déclaration suivante reproduite dans de nombreux journaux du monde arabe. Déclaration culturelle arabe de Beyrouth (Décembre 1998) Le monde dans lequel nous vivons entre dans le troisième millénaire alors qu'une globalisation accélérée accentue les grands déséquilibres entre le Nord et le Sud, les riches et les pauvres, les êtres humains et la nature et vise à généraliser les vertus du marché et de la consommation. Ces déséquilibres, aux effets destructeurs, atteignent, à des degrés divers et sous des formes variées, tous les peuples de la terre et particulièrement ceux de la périphérie. Ils placent les sociétés face à des défis qui commandent leur devenir et auxquels elles doivent faire face pour faire triompher le droit de l'Humanité au progrès, au développement et pour le droit de l'Homme à la liberté et au bonheur. Ces déséquilibres ont pour origine, essentiellement, l'évolution du système capitaliste qui a réalisé, tout au long du combat qu'il a livré à l'Humanité, des réalisations importantes tant dans les champs scientifique et technique que dans ceux de la liberté de la démocratie et des droits de l'Homme. Mais, ce système, tout autant par sa nature que ses contradictions, n'a pas mis -et ne se décide pas à mettre- les progrès scientifiques et techniques au service de l'Humanité. Il exploite les énergies humaines et épuise les ressources naturelles avec le risque de dysfonctionnement planétaire. Ce faisant, le système capitaliste invoque, indûment et de manière trompeuse, la légalité internationale et les droits de l'Homme pour nier leurs droits aux peuples et aux nations faibles qu'il assiège - entre autres, l'Irak et la Libye. Comme l'ampleur des menaces portées par la mondialisation croît, incluant la planète entière et tous ceux qui l'habitent, les individus, les associations, les partis et la société civile doivent lui opposer une solidarité et une entraide sans faille comme ils doivent faire émerger une opinion publique active et efficace. Le monde arabe, qui est fier de sa contribution à la civilisation humaine, comme d'autres peuples du reste, est victime de la marginalisation, de l'exploitation et de la prédation planifiées qu'exacerbent la globalisation et les politiques des pouvoirs arabes oppresseurs. Ainsi, les peuples arabes ne peuvent exercer leur droit à instaurer un Etat fondé sur le droit, la démocratie et la citoyenneté d'une part et, d'autre part, se voient nier leur droit de libérer de l'occupation israélienne leurs territoires tant en Palestine, au Liban, qu'en Syrie. Nous, intellectuels arabes et animateurs dans les structures et organisations sociales, femmes et hommes, divers tant par nos opinions politiques que par nos idéologies, mais croyant aux valeurs de liberté, de justice et des droits de l'Homme et aspirant à un avenir meilleur non seulement pour nos peuples mais pour tous les peuples de la terre, proclamons notre solidarité avec tous nos semblables dans le monde ainsi que notre disposition à adhérer à une dynamique mondiale pour la libération arabe, la solidarité mondiale et le progrès de l'Homme et invitons, à partir d'ici (Beyrouth) tous les intellectuels et démocrates tant arabes que dans le monde entier à renforcer la coopération et la solidarité entre eux, par tous les moyens possibles :
Après la rencontre de Beyrouth... Ce n'était pas facile de réaliser cette rencontre dans un monde arabe assez mouvementé, traversé par de nombreux problèmes, allant de la confrontation violente entre les différentes tendances religieuses et politiques à la résistance contre l'occupation israélienne, jusqu'aux conséquences dramatiques des problèmes socio-politiques tels que la pauvreté, l'analphabétisme, la discrimination de genre ou l'exclusion des minorités... La rencontre a été conçue comme un dialogue ouvert sur des problèmes contemporains tels que posés par la Plate-forme pour un monde responsable et solidaire et des problèmes spécifiques aux réalités du monde arabe. Nous avons débattu des problèmes, élaboré des recommandations : tout cela a été reflété d'une façon ou d'une autre dans "la déclaration culturelle de Beyrouth". Ce qui n'a pas été reflété, c'est l'esprit positif qui régnait dans la rencontre, remarquable dès les premiers contacts. Tout le monde voulait participer aux travaux, faire des constats et avancer des recommandations. Bref, c'était trois jours pleins de travail et d'échanges, pleins d'espoir en un avenir meilleur. Que faire après la rencontre pour investir cet esprit positif, cette volonté de travailler ? Quelles sont les priorités ? De mon côté, je propose quelques idées qu'il faudrait bien sûr discuter et développer :
Fahima Charaf Eddine (Liban) Contact: Centre Culturel du Liban Sud |