Numéro 4 | Octobre 1999 | ||
Sommaire |
S.O.S. Mer et Pêche En octobre 1995, les représentants de pêcheurs de quatre continents se sont réunis au Québec en marge du Symposium de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Après avoir constaté que les communautés de pêcheurs du monde entier étaient confrontées aux mêmes problèmes, ils ont convenu de se retrouver en 1997 en Inde pour le Forum mondial (voir l'article). La déclaration qu'ils avaient élaborée en commun en 1995 (voir extraits ci-dessous) résume leurs préoccupations qui n'ont pas changé. " Nous, représentants des pêcheurs d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, d'Afrique et d'Asie, manifestons notre grande inquiétude devant le pillage des mers auquel se livrent avec insouciance les grandes flottilles de pêche industrielle dans le monde et qui a pour effet d'appauvrir considérablement les stocks de poissons et de mettre en péril la sécurité alimentaire de millions de personnes. Nous condamnons avec force les efforts déployés par les gouvernements de différents pays pour tenter de régler rapidement leurs problèmes nationaux en exportant ces navires dans d'autres pays sous le couvert d'ententes diverses telles que joint ventures, affrètements, locations, licences ou accords bilatéraux. Nous tenons également pour responsables les gouvernements qui autorisent la venue de ces navires dans leur pays, agissant ainsi à l'encontre de l'intérêt de leurs pêcheurs et de la protection de leurs stocks de poissons. Cette exportation de la crise est déloyale et aggrave la destruction des stocks de poissons en plus d'entraîner la migration des pêcheurs. Les documents rendus publics par la F.A.O. confirment que 70% des stocks de poissons marins ont atteint les limites d'exploitation ou sont épuisés et que la situation est source de graves problèmes d'alimentation pour des millions de personnes. La F.A.O. indique également que les petites entreprises de pêche sont responsables encore aujourd'hui de 50% de la production halieutique mondiale. " " La rencontre internationale a mis en lumière la situation des capitaines-propriétaires qui, malgré une dépendance sociale, culturelle et économique de longue date aux ressources halieutiques, sont forcés d'abandonner leurs activités devant ces immenses navires industriels qui viennent piller leurs fonds de pêche traditionnels. Ces flottilles de pêche industrielle réunissent à l'échelle mondiale 25 000 bateaux provenant de pays comme la Corée du Sud, le Japon, la Thaïlande, Taiwan, la Russie, les Etats-Unis et la Communauté européenne. Ces pays ont déjà détruit leurs propres stocks de poissons côtiers et hauturiers et se tournent maintenant vers les pays en développement afin d'achever d'épuiser les ressources (...). Les représentants internationaux ont (...) convenu de former un comité ad hoc qui servira de lien de communication entre les associations de pêcheurs et qui veillera à former un front international pour préserver leurs modes de vie. " |