Numéro 4 | Octobre 1999 | ||
Sommaire |
S.O.S. Mer et Pêche [...] Le développement d'un tourisme antisocial, qui fait que les transformatrices doivent déguerpir de leur lieu de travail habituel sur les plages, constitue un réel problème pour les communautés de pêcheurs et surtout pour les femmes qui ont évidemment besoin d'un endroit pour exercer leurs activités. Il existe plusieurs cas où elles ont du partir. Dans la localité de Hann, par exemple, à 15 kilomètres de Dakar, un espace auparavant utilisé pour la transformation du poisson sert maintenant à loger les riches. A Mbour, le développement du tourisme sur la Petite Côte a aussi lésé les transformatrices. Un problème semblable menace d'apparaître à Saint-Louis, localité dont les pouvoirs publics voudraient faire une ville touristique. Le développement d'infrastructures touristiques sur cette côte signifie forcément l'éviction des transformatrices parce que, aux yeux des autorités, la cohabitation des deux secteurs n'est pas possible. Les membres de la cellule féminine de la section CNPS de Saint-Louis, avec à leur tête Ndeye Sène, se sont vigoureusement opposées à tout cela. Elles ont fait valoir que le terrain leur appartient également. Jusqu'à présent, elles ont réussi à empêcher la mainmise des autorit&eacutue;s locales sur leur territoire. Elles ont bien conscience que si elles veulent continuer leur travail de transformatrices, il ne faut pas qu'elles lâchent cet espace. Et elles doivent se rendre compte que c'est seulement une première étape dans la longue lutte pour une reconnaissance effective. Youssoupha Gueye (CNPS, Sénégal) |