Numéro 3 | Mai 1999 | ||
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Quelques sources d'inspiration sur la biodiversité Nayakrishi Andolan (Bangladesh) Le Nayakrishi Andolan (Nouveau mouvement agricole) mené par des paysans du Bangladesh s'attache à promouvoir les savoirs communautaires sur les ressources végétales afin d'assurer la sécurité alimentaire. Ce mouvement souligne l'importance des plantes sauvages non-cultivées, qui jouent un rôle important dans la survie des populations pauvres et marginales lorsque les récoltes sont insuffisantes. Une attention toute spéciale est portée aux savoirs des femmes sur les plantes sauvages et leur savoir-faire dans la préparation des mets, reconnus comme étant étroitement liés à la conservation de la biodiversité. Mahila Sangams (Inde) Dans une zone semi-aride d'Andhra Pradesh, les femmes des villages provenant des couches les plus marginalisées de la société (les 'Dalits') se sont regroupées afin d'aborder collectivement les questions portant sur la sécurité alimentaire au niveau local, l'érosion du sol, et la perte de la diversité des semences. L'association Deccan Development Society a fourni le soutien initial aux Mahila Sangam (Groupements de femmes)qui ont décidé de mettre en cultivation des terres en jachère, de démarrer des pépinières pour les semences indigènes de millet et de sorgho et de réactiver les vieux silos à grains du village. Dans cette initiative, la conservation de la biodiversité est véritablement pratiquée in situ. Aussi participe-t-elle a un processus plus large d'évolution agraire où les communautés regagnent un contrôle direct sur leurs ressources et sur leurs moyens d'existence. Réseau pour les Droits des Communautés et la Biodiversité (Thaïlande) Le réseau thaïlandais pour les droits des communautés et la biodiversité (BIOTHAI) mène une campagne nationale de sensibilisation et de protestation contre le biopiratage. Un des actes de biopiratage d'une triste notoriété a été effectué par une entreprise américaine, RiceTec Inc., qui a essayé de protéger le nom 'Jasmati' pour des fins commerciales. Ce nom crée une fausse association entre un riz ordinaire et le célèbre riz Jasmin aromatique thaïlandais, constituant ainsi une menace potentielle à l'exportation thaïlandaise du riz Jasmin. Biothai a également étudié les démarches prises par Monsanto pour lancer la biotechnologie commerciale en Thaïlande et a travaillé pour que la législation nationale prenne compte des droits des agriculteurs. Société pour le Développement des Technologies Communautaires (Zimbabwe) La Société pour le Développement des Technologies Communautaires joue un rôle très positif pour initier un dialogue national sur les politiques et la législation concernant la gestion de la biodiversité, les droits de propriété intellectuelle et les droits des agriculteurs. En 1998, elle a co-organisé un atelier consultatif avec le Gouvernement pour évaluer les alternatives au régime actuel en matière des droits de propriété intellectuelle afin qu'elles puissent protéger les technologies et les systèmes de savoirs traditionnels et refléter les réalités socio-économiques et culturelles du pays. Réseau Interaméricain sur l'Agriculture et la Démocratie (Amérique Latine) Le Red Interamericana Agricultura y Democracia (RIAD) regroupe des individus, institutions et organisations de fermiers de plus de 14 pays du continent américain sous le thème de "Démocratie et Développement Rural". RIAD a organisé en janvier 1999 à Quito (Equateur) une rencontre latino-américaine sur la biosécurité et les organismes transgéniques en collaboration avec Acción ecológica. Les participants à cette rencontre se sont entendus pour s'opposer à l'exploitation commerciale des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) et à l'introduction de droits de propriété intellectuelle sur les organismes vivants. Par ailleurs, ils ont demandé qu'un accord sur la biosécurité basé sur le principes de précaution soit négocié, qui garantirait la protection des systèmes agricoles traditionnels. Un tel accord devrait primer sur les accords commerciaux internationaux et reconnaître le droit des Etats à gérer librement l'usage, la distribution et la commercialisation des OGM sur leur territoire après consultation de la société civile.
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